La question de savoir si l’entreprise doit privilégier l’éthique ou les performances est évidemment piégée et le dirigeant normalement constitué devrait répondre spontanément et sans l’ombre d’une hésitation : “les deux mon général”.
La réponse devrait en effet cingler avec la vigueur de l’évidence : on ne peut déroger à l’éthique et à l’intégrité, ce qui n’empêche nullement, bien au contraire, d’obtenir d’excellents et durables résultats. Mieux, l’expérience prouve qu’une éthique défaillante offre certes de belles opportunités et des résultats rapides et enviables à court terme mais qui jamais ne connaitront la pérennité de ceux acquis avec intégrité.
Quels sont, dans notre métier, les principales failles dans lesquelles un dirigeant de dimension nationale ou régionale peu scrupuleux, poussé par l’appât du gain, pourrait s’engouffrer en faisant fi de l’intégrité ?
Elles ne sont finalement pas légion ces failles, compte tenu des différents verrouillages imposés par un contrôle de gestion rigoureux et une informatique de plus en plus prévoyante. Tricher devient, heureusement, difficile pour les candidats à la malversation. Que leur reste-t’il ?
Pour les petits-bras de l’arnaque, il reste, dans une certaine mesure, le grand classique des notes de frais surévaluées et abusives et c’est sans doute la part la plus importante de la grivèlerie en entreprise. Mais, même si les montants cumulés peuvent sembler importants, on demeure néanmoins dans l’amateurisme.
Un sujet beaucoup plus important sur lesquels les délégués syndicaux et élus doivent rester vigilants concerne le domaine de la formation, les sommes en jeu étant d’un tout autre ordre de grandeur. L’importance des budgets en jeu peut en effet être de nature à tenter des salariés vénaux. Les moyens de contournement ne sont pas d’une grande complexité et restent à portée de qui connait les arcanes de l’univers de la formation.
La vigilance s’impose aussi pour la taxe d’apprentissage et les 1% logement, générateurs, eux aussi, de flux financiers d’importance.
Sur ces sujets comme sur tous les autres, les représentants du personnel ont une part de responsabilité qui leur impose un suivi sérieux et régulier des pratiques de l’entreprise. La légitime confiance dans l’entreprise dans son ensemble n’exclut pas le contrôle, meilleur garant du respect des règles et de l’image de l’entreprise et par conséquent, à plus long terme, de son devenir.

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