L’édition 2013 de notre baromètre sur l’image des syndicats
prend un relief tout particulier alors que l’économie française vient
officiellement d’entrer en récession, et que le parlement doit
prochainement se prononcer sur les accords compétitivité-emploi signés
entre les partenaires sociaux en janvier 2013.
Ses résultats mettent en évidence les attentes suscitées par des syndicats qui sont à la fois considérés comme un rempart essentiel face aux menaces qui pèsent sur le monde du travail et de plus en plus questionnés sur leur capacité à agir efficacement pour la défense des salariés. Ils soulignent également le souhait d’une démocratie sociale privilégiant la négociation et les compromis constructifs plutôt que les démarches « jusqu’au boutistes ».

Niveau de confiance

Lorsqu’on le met en perspective sur la longue période, le niveau de confiance suscité aujourd’hui par les syndicats se situe à un point relativement haut :
  • 45% de la population et 55% des salariés
    déclarent leur faire confiance pour la défense de leurs intérêts, un
    niveau stable par rapport à 2010 sur l’ensemble de la population, en
    légère progression auprès des salariés, et sensiblement supérieur à
    celui qui prévalait il y a une vingtaine d’années.
  • Ces niveaux traduisent le besoin des salariés de trouver dans les syndicats un rempart contre la dureté de ces temps de crise.
Pour autant, invités à indiquer quelle démarche leur semble
la plus efficace pour défendre leurs intérêts, les salariés sont de
moins en moins nombreux à se tourner vers les syndicats (19%, -7 points
/2005), et privilégient de plus en plus la discussion individuelle avec leur hiérarchie (57%, +12 points /2005).

Efficacité des syndicats

La question de l’efficacité des syndicats en contexte de crise ressort comme un point crucial de cette enquête. Ainsi :
  • Après le point favorable enregistré en
    2008 (les syndicats bénéficiaient, après l’arrivée au pouvoir de Nicolas
    Sarkozy, alors que la crise économique était seulement à ses prémisses,
    d’un crédit record), le pourcentage de Français jugeant les syndicats
    inefficaces est reparti à la hausse pour atteindre aujourd’hui 38%
  • L’inefficacité des syndicats est aujourd’hui citée comme le 3e frein à la syndicalisation,
    derrière le fait qu’ils ne comprennent pas bien les besoins des
    salariés et la peur des représailles. 31% des salariés l’invoquent
    aujourd’hui, +6 points /2010 et +10 points /2008.
  • On peut aussi analyser le fait que les syndicats apparaissent moins attentifs à défendre les intérêts des salariés
    du secteur public, de ceux qui ont un emploi stable, des jeunes, et des
    seniors, comme le constat (la projection?) d’une certaine impuissance.

Les reproches adressés aux syndicats

Les reproches adressés aux syndicats doivent s’analyser dans
la perspective de cette quête d’une meilleure efficacité, et traduisent
une demande de réalisme.
  • Les syndicats continuent de se voir massivement reprocher d’être trop politisés (à 76%) et idéologues (à 69%)
  • Cela ne signifie pas qu’on attende des syndicats qu’ils renoncent à être fermes ou combatifs
    : Un cinquième seulement des salariés les juge trop agressifs à l’égard
    du gouvernement et un quart à l’égard des patrons. Les autres les
    voient trop conciliants ou « comme il faut » (avec une forte variabilité
    des réponses selon les appartenances politiques).
  • Toutefois, on leur souhaiterait une posture plus pragmatique et réaliste : les reproches de mauvaise compréhension des vrais besoins des salariés comme des réalités économiques,
    qui s’étaient estompés ces dernières années, repartent à la hausse et
    sont exprimés par la moitié des Français, comme des salariés.

Une attente de réalisme

Cette attente de réalisme s’exprime dans la préférence exprimée par les 2/3 des Français pour la négociation des règles sociales entre syndicats et entreprises sur le terrain, plutôt que pour le recours à l’État.
Elle se traduit aussi par la priorisation des objectifs de croissance et d’emploi sur le maintien des acquis. Ainsi :
  • 51% des salariés estiment qu’il faut « assouplir certaines règles sociales
    si l’on veut restaurer la compétitivité des entreprises et relancer la
    croissance », contre 40% qui veulent au contraire protéger au maximum
    les acquis
  • 71% des salariés du privé préfèreraient, si leur entreprise était en difficulté, que les syndicats négocient des compromis sur le temps de travail et les salaires en contrepartie d’un engagement à préserver l’emploi, plutôt que refuser tout compromis.

 Pour découvrir l’étude complète, cliquer ici

Source : TNS SOFRES

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