Du 14 août au 4 septembre, rediffusion du meilleur de l’année
Publié le 15 février 2013 :
La conjoncture et le climat social actuels devraient inciter les
managers et l’ensemble des salariés à la plus grande vigilance. La
pression intense pesant sur les uns et les autres peut se montrer
propice à de grossières manipulations à l’encontre de tout cadre et
particulièrement de directeurs d’agence en vue de les évincer. Le
phénomène n’est certes pas nouveau mais de récents événements nous
incitent à mettre en garde l’ensemble des directeurs d’agence. Nous
avions déjà décrit le processus dans un article paru sur ce blogue le 2
février 2011 “Répression syndicale, harcèlement : ça suffit !“.
Tout y était déjà décrit. Voici quelques clefs qui devraient permettre à
de futures victimes potentielles de détecter, le plus en amont
possible, un engrenage qui pourrait leur devenir fatal.

Précisons que toute la démarche repose sur un ensemble de petits faits
avérés, d’incidents mineurs et de traits de caractère qu’il suffira
d’exacerber le moment venu jusqu’à obtenir l’éviction du directeur
d’agence au motif de harcèlement moral à l’encontre de son équipe. Le
mécanisme est aujourd’hui, malheureusement, si bien rodé qu’il nous est
possible de vous le décrire de façon relativement précise.

Un directeur d’agence, relativement ancien – la technique cible
principalement des cadres affichant plus de dix années d’expérience –
vient à refuser une mutation, une mobilité ou une réorganisation
touchant à son agence ou à sa fonction. Ce cadre jouit souvent d’un
passé professionnel réussi, avec atteinte régulière de ses objectifs,
challenges, trophées et autres reconnaissances flatteuses. L’équipe de
l’agence, généralement compétente et stable a évidemment largement
contribué à ces résultats et bénéficie, elle aussi, d’un
professionnalisme reconnu. Mais, la conjoncture, la vie presque commune
dans une structure réduite, le frottement des caractères, des ambitions
secrètes inassouvies et parfois de petites vexations rentrées ont généré
au fil du temps des frustrations intimes et de petites rancœurs
inavouées. Rien de bien alarmant puisqu’il s’agit plutôt des inévitables
conséquences du travail en équipe, en petite équipe, dans un milieu
stressant et centré sur la performance.

Mais imaginons que la direction ait décidé de se défaire de ce cadre qui
à un moment ou un autre a refusé une mutation ou une mobilité, s’est
opposé à un projet, s’exprime un peu trop librement et dispose d’un
franc-parler prononcé. Il va donc falloir attiser les petites tensions
évoquées ci-dessus et convaincre les salariés de l’équipe de
l’intrinsèque perversité de leur directeur d’agence. Il leur sera
demandé d’écrire à la DRH des courriers quasiment dictés dont la
standardisation devrait normalement provoquer l’étonnement de
l’inspecteur du travail, du médecin ou du juge le plus distrait et
l’alerter. Ces courriers ne révèlent pratiquement jamais aucun fait
précis mais n’évoquent plutôt qu’un ensemble de ressentis exprimés selon
des formules répétitives et en des termes quasiment identiques d’un
courrier à l’autre. Il s’agit toujours de “boule au ventre” ou dans la
gorge, de “gorge serrée”, d'”envie de pleurer”, de “crise de larmes”, 
d’un”mari qui ne me reconnait plus”, d'”humiliations” etc… Nous
pourrions aisément dresser un glossaire de ces courriers qui tous se
ressemblent quelle que soit la région concernée. La plupart de ces
courriers ne contiennent aucun fait tangible, aucune information
factuelle et leur rédaction en langage soutenu révèle bien souvent de
soudains talents de plume insoupçonnés…

Facteur essentiel du montage, il se trouvera toujours un syndicat pour
prendre fait et cause pour la version de la direction. Des élus souvent
peu formés et manipulables à souhait n’entendront, comme par hasard, que
la version des salariés de l’agence et contribueront à accabler le
directeur d’agence que l’entreprise a décidé d’éliminer. “Grâce” au
manque de recul, à l’ignorance des enjeux et des mécanismes de
manipulation, ces représentants du personnels un peu naïfs et surtout
instrumentalisés constitueront une caution précieuse lors de la
judiciarisation de l’affaire au Prudhommes et, éventuellement, au pénal.
Consciemment dans certains cas ou inconsciemment dans d’autres ils
auront contribué à cautionner une entreprise de harcèlement moral et
d’éviction d’un salarié trop coûteux ou libre de parole et au caractère
un peu entier. Dans l’ensemble des cas que nous avons eu à suivre, le
syndicat en question a TOUJOURS cautionné la version de la direction et
il n’existe aucune exception à ce constat.

Sachez que plusieurs affaires de ce type sont actuellement devant les
tribunaux dans diverses régions de France, du Nord au Sud ou à l’Ouest.
Nous dénonçons depuis longtemps sur ce blogue ces méthodes indignes et
bien connues maintenant de la DIRECCTE (ex-Inspection du travail). Mais
les dénoncer ne suffit pas, il faut agir.

La seule solution réaliste et efficace pour parer à ce type de manœuvre
repose sur la prévention et plus nos collègues cadres ou non cadres nous
appelleront en amont, dès les premiers indices suspects, meilleure sera
la chance d’éviter le conflit et ses conséquences préjudiciables à
tous.

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