Il y a eu les années plans sociaux, plus les années chèque-valise, les ruptures conventionnelles, les transactions et maintenant vient l’ère de l’abandon de poste. Quelle que soit la région, la DO, il est conseillé aux salariés désireux de quitter l’entreprise de commettre une faute : l’abandon de poste. Afin de conserver les droits à l’assurance-chômage, bien peu nombreux sont les salariés qui acceptent de démissionner et, côté direction, les ruptures conventionnelles et transactions sont réduites à leur plus simple expression. Il est donc ouvertement conseillé aux salariés de disparaître, sans prévenir qui que ce soit, ni se justifier afin que soit constaté un abandon de poste.
Il y a abandon de poste lorsque le salarié quitte son poste de travail de manière soudaine et sans raison apparente
ou légitime, sans en avertir son employeur. L’abandon de poste correspond en effet à une absence du salarié
prolongée et sans justificatif (arrêt maladie, maternité…) du salarié
sur son lieu de travail. Cette situation n’équivaut pas à une démission
et l’employeur doit engager une procédure de licenciement pour pouvoir
rompre le contrat qui le lie avec son salarié. Il s’agit, le plus souvent, d’une faute grave.
L’employeur qui se voit confronté à un abandon de poste
d’un de ses salariés doit dans un premier temps l’inviter par lettre
recommandée avec accusé de réception à regagner son poste de travail. Le
document devra être signé par le dirigeant de l’entreprise. Dans cette
lettre, le salarié sera mis en garde des risques encourus en cas
d’absence de réponse ou de refus.
Si le salarié ne répond pas à la mise en demeure et ne regagne pas son poste de travail : l’abandon de poste peut être invoqué. Le licenciement pour faute grave lors de l’absence prolongée sans justificatif est généralement envisagé par l’employeur. Il ne faut pas non plus perdre de vue que le processus complet peut durer deux mois ou plus pendant lesquels le salarié ne perçoit évidemment plus aucune rémunération, ni Assedic, bien entendu. Il lui faut donc vivre de son épargne durant cette période. Sans compter, comme le rappelle un de nos lecteurs dans les commentaires – qu’il soit ici remercié, c’était une lacune importante – que l’entreprise n’a pas, dans le cas de l’abandon de poste, à verser l’indemnité légale.
La méthode est donc particulièrement immorale et loin d’être bénigne pour les salariés auxquels nous ne pouvons que conseiller la plus grande prudence avant d’accepter de commettre une faute grave pour quitter l’entreprise.
Lundi sur ce blogue :
Le droit d’alerte du Comité central d’entreprise

4 Commentaires

  1. Et dire que la Rupture Conventionnelle a été inventée pour supprimer cet artifice !
    C'est surtout que, dans le cas d'abandon de poste, l'employeur n'a pas a verser les indemnités légales.
    Donc tout bénef', hein ?
    Pour ceux qui ont le temps et "la moëlle", il reste l'inaptitude médicale par la médecine du travail ; j'ai une copine travaillant chez un grand concurrent qui vient de faire cette démarche (après le refus de transaction de son employeur) et ça a été plié en 3 mois.
    Et dans ce cas là on perçoit la totalité de ses indemnités.
    Et j'ai connu chez Adecco au moins deux cas similaires dans les 3 dernières années.

  2. On m'a proposé ce genre de combine et j'ai refusé. Mais on ne veut toujours pas me faire une rupture conventionnelle pour autant . Qu'est ce que je fais ?

  3. Tu fais comme moi, tu leur dis que t'arrêtes de bosser pour faire de la figuration.
    Et, soit c'est le licenciement pour cause réelle et sérieuse, soit la transaction.
    Dans mon cas, ça a été la transaction ; mais il ne me restait que 2 ans à tirer et m'avoir à rien branler pendant 2 piges ça leur faisait long quand même.

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