Suite à notre appel à témoignage au sujet de la mutuelle complémentaire santé, nous n’avons reçu que peu de réponses mais certaines sont suffisamment éloquentes pour souligner la dégradation du niveau de remboursement des soins de santé, notamment des frais dentaires et d’optique. C’est peut-être devenu banal de l’évoquer mais à l’avenir  mieux vaudra être doté d’une robuste santé, de dents saines et de bons yeux. Ira-t-on un jour jusqu’à inspecter les dents et le fond d’œil lors des entretiens d’embauche  ? La question peut faire sourire, aujourd’hui.

Le témoignage particulièrement poignant d’un collègue ayant eu recours à une prothèse dentaire fait état d’un remboursement par notre mutuelle Mercer de 480 € pour une dépense réelle de 4 600 €, soit un reste à charge de 4 120 € pour l’intéressé. Il faut dire qu’à l’acte strict se sont greffés un certain nombre de complications purement médicales et thérapeutiques sur lesquelles nous n’avons pas à nous étendre. Une demande de réexamen de la situation auprès de Mercer n’a rien donné et le salarié s’est donc vu contraint de régler une facture très au-dessus de ses moyens..

Le salarié écrit par ailleurs “Je
suis actuellement dans une situation délicate, d’autant qu’avec le
nouveau système de rémunération sur la CT la paye régresse
“. Sur la contribution totale, nous n’épiloguerons pas, ayant tout dit, prédit et annoncé, notamment sur ce blogue mais aussi dans plusieurs tracts dédiés au sujet. Sans parler de nos multiples interventions, propositions et revendications auprès de la direction. Et encore notre infortuné collègue n’évoque-t-il pas le harcèlement fiscal s’aggravant d’année en année qui interdit de fait tout espoir de redressement budgétaire à des millions de foyers et personnes isolées. Pour l’heure, l’implacable engrenage de la désépargne, du double emploi et de l’endettement camouflent encore assez efficacement la réalité comptable dont relèvent un nombre grandissant de nos collègues. Mais jusqu’à quand ?

“Il y a eu des abus” scandent inlassablement les grandes compagnies d’assurance pour justifier un système de plus en plus défavorable aux assurés. Elles n’ont évidemment pas tort sur ce point mais feraient bien de commencer par balayer devant leur seuil (en marbre) en expliquant notamment la façon dont leur laxisme a favorisé, en deux ou trois décennies seulement l’émergence de véritables empires dans le domaine de l’optique. Dopés par des marges démentielles, les opticiens succursalistes ont envahi centres commerciaux et de ville au point de représenter, à certains endroits, un magasin sur quatre ou sur cinq. Il n’est pas inutile de rappeler que ces empires ont été édifiés sur le dos des mutuelles complémentaires santé. Fin de digression.
Après une vingtaine d’année passées à donner le meilleur de lui-même dans le groupe sans jamais réclamer quoi que ce soit, ce collègue dont nous évoquons le cas en est réduit à solliciter une aide auprès de l’entreprise, du Comité d’établissement et de différentes instances, démarche qu’il accomplit, pour la première fois de sa vie, à contrecœur, empli de vagues sentiments mêlés d’injustice, d’humiliation et d’iniquité.
Combien de salariés en sont aujourd’hui là ? Pour l’un qui s’exprime, combien se taisent mais vivent en secret les mêmes difficultés ? Nous ne le saurons bien entendu jamais avec précision mais ce cas est révélateur d’une dégradation constante de ce qui fut le “meilleur système de santé au monde”, formule que continuent encore  à entonner mécaniquement quelques étourdis mais à laquelle plus personne ne croit sérieusement.

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