En 2016, alors que les femmes sont
plus diplômées que les hommes, que 6 lois successives et de nombreux
accords ont affirmé le principe de l’égalité salariale, il y a toujours
27 % d’écart de rémunération entre les femmes et les hommes. Alors que
l’accès à l’emploi est un moyen d’émancipation et d’autonomie
déterminant pour les femmes, seules 66 % d’entre elles sont en emploi,
contre 75 % pour les hommes. Les femmes sont d’avantage touchées par la
précarité : 11,6 % sont en CDD (7,6 % des hommes) et elles représentent
80% des salarié-es à temps partiel Elles sont 80% à déclarer être
régulièrement confrontées à des attitudes ou comportements sexistes au
travail. Ce sont encore elles qui assument l’essentiel des
responsabilités familiales et qui sont directement pénalisées par
l’insuffisance des services publics de prise en charge de la petite
enfance mais aussi de la dépendance.

Seule une action volontariste et déterminée permettra de faire reculer ces inégalités.

Or, les signaux que nous observons vont dans le sens contraire et
nous inquiètent : désengagement des pouvoirs publics sur l’égalité,
suppression du ministère dédié au droit des femmes, promesses de
création de places en crèche non tenues, sanctions insuffisantes des
entreprises qui discriminent…Dans la fonction publique, le protocole
d’accord pour l’égalité F/H signé il y a deux ans par toutes les
organisations syndicales reste très insuffisamment appliqué. Nous
regrettons le blocage du patronat sur les questions d’égalité
professionnelle : difficulté de mise en œuvre des accords par manque
d’évaluation et de sanction, pas de négociation sur les classifications…

Nous nous inquiétons, en France et en Europe, de la montée des
discours réactionnaires et des remises en cause du droit des femmes à
disposer de leur corps (accès à la contraception, à l’IVG…)

Plus que jamais, nous pensons nécessaire de continuer notre action
pour faire de l’égalité une réalité. Sur le terrain, nous travaillons
pour que les IRP garantissent une juste représentation des salariés et
fassent progresser la mixité.

Nous nous engageons ensemble dans les territoires, les branches, les entreprises et la fonction publique à travailler pour :

• Supprimer les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes
et mettre fin aux mécanismes qui renforcent les inégalités (part
variable, mécanismes indemnitaires).
• Limiter le
recours aux contrats à temps partiels, en le rendant financièrement
dissuasif pour les employeurs et en améliorant la protection sociale des
salarié-es.
• Promouvoir la mixité des métiers et
des filières scolaires et universitaires. A l’école, dans les
entreprises, lutter contre les stéréotypes de genre, notamment par des
formations dédiées.
• Agir pour la revalorisation
des métiers à prédominance féminine et pour une juste reconnaissance des
compétences et des qualifications
• Lutter contre
les inégalités de carrière, identifier et supprimer les mécanismes du
plafond de verre pour permettre l’accès des femmes à toutes les
fonctions d’encadrement et de direction, dans l’entreprise comme dans la
fonction publique
• Garantir la prise en compte des risques et de la pénibilité des métiers à prédominance féminine.
• Lutter contre les inégalités de retraite

Mettre en place un temps de travail et une organisation du travail
permettant à toutes et tous de une bonne articulation de leur vie
personnelle et professionnelle. Le congé parental doit être revalorisé
pour permettre une parentalité partagée.
• Lutter
contre les violences sexistes et sexuelles en renforçant la prévention
sur les lieux de travail et la protection des victimes.

Développer les lieux d’accueil pour la petite enfance, répondre aux
problèmes liés à la perte d’autonomie, renforcer les services publics
appuyés sur des emplois stables et favoriser une politique familiale
compatible avec ces objectifs.
A l’occasion du 8 mars, journée internationale de lutte pour les
droit des femmes, nous appelons les femmes et les hommes à se mobiliser
sur leurs lieux de travail pour faire cesser ces discriminations
inacceptables et pour faire de l’égalité une réalité. Les pouvoirs
publics doivent mener et évaluer l’ensemble des politiques publiques à
l’aune de l’égalité. Les employeurs du privé comme du public doivent
mettre fin aux inégalités salariales et professionnelles, à la précarité
et se donner les moyens de mieux combattre les violences sexistes et
sexuelles au travail ».


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