Mercredi dernier se tenait la première réunion des Négociations annuelles obligatoires (NAO) 2018 menée par la direction en présence des délégations syndicales. A la fois rituel et obligation légale, les NAO doivent obligatoirement aborder les sujets des salaires, de la durée du travail, de l’égalité hommes/femmes et de revendications collectives telles que la formation professionnelle et l’organisation des congés payés. C’est évidemment l’occasion pour les organisations syndicales de formuler leurs demandes et revendications salariales.
Inutile de dire que question salaires, après dix années de gel des fixes, ce qui est unique bien au-delà de notre profession, les attentes sont fortes. Nous, à la CFE-CGC, nous posons immanquablement, dès la première réunion, les deux questions suivantes : est-il prévu une enveloppe financière pour les augmentations salariales et, deuxièmement, l’entreprise envisage-t-elle une augmentation générale des fixes ? En cas de réponse négative à ces deux questions, nous prenons alors la décision de ne pas assister à l’ensemble des réunions afin d’éviter d’y gaspiller un temps précieux.  Dans ce cas, c’est bye-bye et bien le bonjour chez vous ! Comment voulez-vous discuter amélioration des salaires avec des interlocuteurs, fort sympathiques au demeurant, mais n’ayant pas un kopeck en poche ? 
Mais les choses ne sont pas aussi simple et la direction, soucieuse de préserver les formes, annonce invariablement qu’elle ne dispose pas encore de cette information – si tu ne crois pas celle-là, je t’en raconte une autre ! – et que ces points seront abordés ultérieurement. La patience sinon la sagesse nous gagnant au fil des ans et au nom d’une confiance minimale requise pour toute négociation, nous acceptons généralement de nous rendre à la seconde réunion. Nous verrons ce qu’il adviendra et si la direction décide, cette fois, de revaloriser des salaires fixes à la ramasse tandis que s’effondrent la part variable de rémunération pour de trop nombreux collègues.
Il lui suffirait pourtant d’affecter une toute petite part du CICE pour installer une politique salariale crédible et digne de ce nom. Pensez un peu : les revendications ambitieuses émises l’an dernier par notre organisation pesaient, selon la direction, environ 5 millions d’euros, ce qui peut bien sûr sembler colossal alors que cela ne représente finalement que 2,5% du fabuleux montant de CICE perçu par l’entreprise se chiffrant en centaines de millions d’euros (d’argent public).

Sans faire l’aumône, nous sommes prêts à reconnaître qu’un malheureux pourcent témoignerait déjà d’un début de prise de conscience et de reconnaissance des efforts fournis par le réseau et du poids de la maison France dans les résultats du groupe. Serons-nous entendus cette fois ?

8 Commentaires

  1. il est probable que vous seriez d'avantage entendu si vous demandiez aux salariés de soutenir vos revendications. S'ils ne le font pas, après tout, la direction aurait bien raison de se contenter du "minimum syndical", non?

  2. 1000 euros par an de plus par permanent cela ne ferait jamais que 3 millions d'euros (investissement informatique = 70 millions,CICE = 200 millions,emprunt de Zurich = 100 millions)
    Faut faire la manche ?

  3. @concombre masqué

    Pas la manche, mais la grève. Les patrons ne se préoccupent pas de ceux qui quémandent, mais de ceux qui revendiquent haut et fort. C'est triste à dire mais c'est ainsi depuis des siècles!

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