Un statut dans la ligne de mire…
À partir de novembre, les cadres de moins de 57 ans, et seulement eux, verront leur allocation-chômage baisser de 30% au bout du septième mois d’indemnisation. Une mesure notée 3/10 par le think-tank libéral iFRAP, qui chaque semaine publie l’évaluation d’une des mesures de l’exécutif.
 
Dès novembre, au septième mois de leur indemnisation chômage, les cadres de moins de 57 ans dont les revenus étaient supérieurs à 4500 euros brut par mois (pour l’instant NDLA) verront leur allocation-chômage baisser de 30%.
Étrange de cibler les cadres alors qu’ils sont largement contributeurs nets de l’Assurance chômage: selon la CFE-CGC, leurs cotisations représentent 42% du total alors qu’ils ne perçoivent que 15% des allocations. 
Le gouvernement se défend en avançant que les cadres restent plus longtemps, en moyenne, au chômage: 475 jours pour les salaires entre 3000 et 4000 euros, 575 jours pour les salaires de plus de 5000 euros et ce, alors qu’en moyenne un demandeur d’emploi reste inscrit 383 jours en France. Le gouvernement oublie cependant que les cadres sont très minoritaires parmi les demandeurs d’emploi. 
La réforme place donc les cadres dans la situation de financeurs tout en punissant leurs hauts revenus.
Une source d’économie faible 
Dès 2020, entre 1000 et 2000 allocataires, selon les chiffres de l’Unédic, devraient être touchés par cette mesure pour une économie d’environ 200 millions. Un impact réduit, donc. Seule éclaircie: l’allocation ne pourra pas être inférieure au plancher fixé à 2261 euros net par mois (on retrouve, au passage, cette dichotomie entre les plus et les moins de 2000 euros par mois chère au gouvernement). 
Pourtant, la dégressivité des allocations-chômage peut permettre des économies substantielles, à condition de rentre les allocations-chômage dégressives… pour tous, et non pas seulement pour les cadres. En Espagne: un demandeur d’emploi touche 70% de son ancien salaire pendant 6 mois, puis 50% jusqu’à un an et demi. En Belgique, il touchera 60% de son ancien salaire pendant 3 mois, puis 40 ou 60% selon la situation familiale. Et en Suède, le taux de remplacement est de 80% à l’ouverture des droits (avec un plafond de l’indemnité pour tous fixé à 1885 euros) avant de baisser à 70% après 200 jours pour une durée maximale de quatorze mois. Mais tous les demandeurs d’emploi sont logés à la même enseigne.
 
Non-dégressivité des cotisations 
Par ailleurs, se pose la question de la non dégressivité des cotisations: pour toucher moins, les cadres cotiseront toujours autant en CSG pour la partie salariale et en cotisation (4% – une des plus élevées d’Europe) pour la partie employeur et ce, jusqu’à un plafond de revenu non revu à la baisse de 13.508 euros par mois! Pendant ce temps-là en Europe, quand on plafonne les droits, on plafonne aussi l’assiette de cotisations à environ 6000 euros en Allemagne, à 3700 euros en Espagne ou encore, à 4500 aux Pays-Bas… 
On comprend ici que cette mesure ne vise pas à être juste mais à faire passer l’amertume de la réforme – légitime par ailleurs – des modes de calcul de l’assurance chômage.
 
Cette mesure d’affichage porte clairement un coup à l’équité du système. La dégressivité au septième mois n’aurait de sens que si on baissait en face les cotisations employeur pour le chômage. Plafonner les droits demande logiquement, comme ailleurs en Europe, de plafonner les cotisations. 
Source : lefigaro.fr

2 Commentaires

  1. L'état tourne comme un vautour autour des caisses de retraites des cadres, heures supplémentaires non payées, charges sociales sur les salaires trop élevées, personnellement j'ai refusé ce statut lors de mon dernier changement de poste.
    Le risque est beaucoup trop grand de cotiser toute une vie "à blanc" c'est un risque ? oui peut-être… mais mieux vaut tenir que courir, alors j'ai fait mon choix.

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