Chaque manager chez Adecco relève en principe de la clause pénale, cette clause qui menace de l’impliquer dans une procédure correctionnelle en cas de manquement à ses obligations professionnelles. Nous avons, à de nombreuses reprises, demandé à la direction de lever cette clause ou à minima de la rémunérer. Non que nous soyons opposés au principe de responsabilité, ce qui serait un comble pour le syndicat des cadres et de l’encadrement, mais tout simplement parce que nous estimons que la plupart des managers chez Adecco n’ont ni l’autonomie nécessaire, ni les moyens octroyés par l’entreprise pour assumer des responsabilités pénales.

A chacune de nos interpellations, la direction a évoqué l’engagement rarissime de cette clause pénale, allégation démentie à chaque fois que nous tournons dans les agences. Lors de notre dernière grande campagne pour les élections professionnelles chez Adecco, nous avons, presque chaque mois, obtenu un témoignage sur la mise en cause d’un Directeur d’agence ou de site à titre pénal. La chose n’est par conséquent certes pas fréquente mais quand même bien loin d’être rarissime.

Nous nous réjouissons évidemment du déconfinement progressif débutant ce jour mais ne pouvons nous empêcher de ressentir une légitime inquiétude, sachant bien, comme tout le monde, que rien n’est définitivement réglé. Le virus est toujours là et malheureusement bien là et nous savons que les pouvoirs publics craignent par dessus tout un rebond, ce qu’ils appellent une seconde vague. Et cette inquiétude nous ramène évidemment à notre sujet de la clause pénale.

Qu’adviendra-t-il du manager si l’un des membres permanents de son équipe ou un salarié intérimaire contracte le maudit virus et que l’on vient à constater un manque d’information, de prévention ou de moyens (visière, masque, gel alcoolique, balisage, etc. ?). Le séquencement des activités et la mise en place d’horaires décalés, les règles de distanciation physique, la limitation d’affluence, la gestion des flux sur le site ont-ils été scrupuleusement appliqués et respectés ? Ce sera l’heure de vérité.
De quelle garantie pourra se prévaloir le Directeur de site ou d’agence attaqué en justice par un conjoint, une épouse ou un proche de salarié permanent ou intérimaire ? Qui portera le chapeau ? Même si des recours ou des partages de responsabilité peuvent s’envisager, la réponse à cette question est simple : le directeur de site ou manager, signataire d’une clause pénale, répond en justice des manquements et insuffisances éventuels qui lui seront reprochés. Point à a la ligne.
A-t-il manqué de masques, de visières, de gel ou simplement de temps et de moyens autres ? Il fallait qu’il l’écrive et le notifie de façon factuelle. Il est responsable de son site et des délégations de son agence. A-t-il envoyé des intérimaires dans des entreprises laxistes ? Il lui revenait de se renseigner et de vérifier par lui-même ou par un membre de son équipe. L’affaire Amazon devrait faire réfléchir. Ce ne sont ni les moyens, ni les effectifs qui manquaient au géant de la vente en ligne. Et pourtant….

1 COMMENTAIRE

  1. Clairement, nous avons la responsabilité pénale et c'est sur nous que cela pèse ! ce n'est pas Adecco qui va défendre ses droits en justice si cela se passe, en effet les avocats sont payés par l'entreprise mais au tribunal c'est à titre perso !

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