Toute ressemblance avec une personne existant ou ayant existé….
Les conséquences de la crise sanitaire que nous vivons n’ont pas fini d’ébranler une économie qui redémarre doucement, trop doucement sans doute. Dans ce contexte, chacun fait son petit marché et c’est à qui proposera le détricotage le plus rapide et le plus radical du droit du travail et de notre système social. Il fut le meilleur au monde, peut-être, il ne l’est plus, c’est certain mais il demeure le plus cher. C’est une véritable course de vitesse et il ne faut surtout pas attendre que la situation commence à se rétablir. Idem pour les plans sociaux : les entreprises ont tout intérêt à les lancer dans les tout prochains mois et avant 2021 si possible. Après lorsque la conjoncture commencera à se rétablir, cela fera désordre.

Les mauvais chiffres de l’intérim dont le taux global d’inactivité a plongé jusqu’à moins 60% et même au-delà dans les secteurs d’activité les plus utilisateurs, tels l’industrie et le BTP ont conforté la profession dans l’intérêt du contrat à durée indéterminée intérimaire (CDII) pour les salariés intérimaires. Ces derniers ont en effet bien souvent pu éviter l’activité partielle selon Isabelle Eynaud-Chevalier, déléguée générale de Prism’emploi. Nous ne partageons pas forcément son enthousiasme pour les raisons régulièrement évoquées sur ce blog lorsqu’elle déclare “Ce contrat a pleinement joué son rôle de protection renforcée pour ces salariés qui ont bénéficié du maintien complet de leurs rémunérations sans passer par la case assurance-chômage”. Encore faut-il que le bassin d’emploi permette pareille optimisation dans l’enchainement des missions, ce qui est loin d’être toujours le cas et que le salarié en CDII accepte missions et mobilités proposées.  Les représentants du Prisme seraient bien inspirés de garder le contact avec le terrain et de rencontrer managers et équipes dont l’enthousiasme sur le sujet s’avère plus que tempéré.

En échange d’une modération dans les plans sociaux, sans doute, la profession plaide pour un programme de relance massif de notre activité avec, notamment, le maintien de la prise en charge de l’activité partielle à 100% pour les salariés intérimaires délégués dans les secteurs les plus sinistrés, notamment ceux pour lesquels l’interdiction d’exercer ou les limitations draconiennes imposées ont causé le plus de dégâts. On pense évidemment à la restauration et à l’événementiel.

Un peu déformée par des décennies de perfusion à l’argent public, la profession réclame aussi de généreuses primes à l’embauche et à la mobilité géographique et… des allègements de charges. Enfin, nous avons gardé le meilleur pour la fin, le syndicat des employeurs dans l’intérim, le Prisme – oui, nos patrons sont syndiqués et défendent leurs intérêts – propose de revenir, pour le supprimer ou le réduire, sur le délai de carence.
 

Si ces mesures venaient à s’imposer, l’intérimaire idéal de demain serait mobile à volonté et au travail 365 jours par an. Il resterait encore à faire sauter l’obligation de parité salariale, l’indemnité de fin de mission et, pourquoi pas, l’indemnité de congés payés. Ne souriez pas trop en lisant ces dernières lignes : sans mobilisation, tout passera et tout cassera. Comme on dit dans les commerces en période de soldes : tout doit disparaitre !
Demain sur ce blog, un article qui risque de ne pas intéresser ceux qui ont récemment gagné le gros lot au Loto ou qui font profession de rentier. Pour tous les autres, ne manquez pas :
Télétravail : maintenant, il va falloir payer pour travailler ! 
 

1 COMMENTAIRE

  1. Quelle agence applique réellement le delai de carence sur les contrats TT?? En 15ans d'activité, je crois que seul le groupe Bouygues ne l'a appliqué sur ses chantiers.

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