Communiqué relevé sur le site de Radiofrance.fr

Le syndicat des cadres n’arrête pas de tailler des croupières à la CGT. Au point de lui passer devant dans certaines entreprises.

C’est historique : la CFE-CGC est devenue il y a quelques semaines le premier syndicat d’EDF. La centrale de Sophie Binet n’avait jamais été dépassée depuis la création de l’entreprise en 1946. Même si on voyait la CGC grappiller des points depuis des années, cette bascule a fait l’effet d’une bombe. Surtout que ce n’est pas un cas à part. La CFE-CGC est aussi devenue première ces dernières années chez Renault ou plus récemment chez Stellantis. Le syndicat est aussi en tête dans des entreprises comme la Société Générale ou BNP. Bref, il s’installe.

Même si le patron de la CFE-CGC le réfute, il y a un élément assez logique : il y a de moins en moins d’ouvriers dans les usines. Ce qui a tendance à réduire les troupes naturelles de la CGT, de SUD ou encore de FO. Le politologue spécialiste des syndicats, Jean-Marie Pernot le résume très bien « l’évolution sociologique joue contre la CGT ». On pourrait aussi ajouter que l’engagement a évolué. Les jeunes qui arrivent dans les entreprises à des postes de techniciens ou de maintenance ont beaucoup moins en tête la lutte des classes ou l’époque des grandes luttes ouvrières.

Le syndicat des cadres a une approche très professionnelle du syndicalisme. Son truculent patron François Hommeril le reconnaît. Comme une entreprise qui doit gagner des marchés pour grossir, “nous, on doit gagner des adhérents pour être plus fort”. En pleine crise du syndicalisme, la CGC s’enorgueillit de faire croître ses troupes de 2 à 3% par an.

La CFE-CGC compte bien profiter de son nouveau statut pour peser dans les discussions

Plus question d’apparaître comme le syndicat complémentaire. Et ça, ça joue aussi. La CGC est beaucoup plus radicale dans ses prises de positions qu’il y a plusieurs années. François Hommeril en tête de cortège pendant la réforme des retraites n’a pas de mots assez durs pour dénoncer la politique menée par Emmanuel Macron. “Niveau social il n’y a rien à retenir. Tout a été fait à l’envers”, selon lui. Et il compte bien le faire savoir à Gabriel Attal qu’il rencontre aujourd’hui pour la première fois.

Il entend surtout peser de tout son poids dans la négociation en cours sur le travail des seniors. Pour la CFE-CGC, c’est la mère des batailles. Il veut pousser le gouvernement à contraindre les entreprises à préparer au mieux les 10 dernières années de la carrière des salariés. Comment ? En adaptant notamment le temps de travail des plus âgés. Pas sûr que ces récents succès électoraux suffisent à faire plier le gouvernement.

À écouter : La CFE-CGC

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