La montagne aura fini par accoucher d’une souris, que dis-je, d’un souriceau ! 65 millions d’euros pour au final, non plus une entreprise, ni même une fringante start-up mais un algorithme, sorte de calculateur et d’outil de classement plus ou moins sophistiqué. Certains esprits blasés nous diront que, par les temps qui courent, pour 65 patates on n’a plus rien…

Nous leur rétorquerons que pour 65 millions d’euros il est néanmoins possible, par exemple, d’embaucher une cinquantaine d’ingénieurs-développeurs, de bon niveau, pendant une dizaine d’années. C’est plus qu’il n’en faut pour créer et développer de véritables machines de guerre capables de laminer la concurrence. Si l’on raisonne “à l’ancienne”, c’est aussi le budget qui permettrait de rémunérer au moins 100 commerciaux pendant 10 ans. Imaginez un peu une combinaison de ces deux investissements…

Aujourd’hui l’accent est mis sur QAPA, au service de la conquêtes de prospects HAN (hors accords nationaux) exprimant des “demandes simples” pour des profils plutôt faiblement qualifiés. Tout ça pour ça, serait-on tenté de commenter. Une fois la commande exprimée par courriel ou par téléphone, l’algorithme QAPA procède au traitement et au classement des candidats sélectionnés, ce qui ne dispense pas d’effectuer des pré-qualifications par téléphone. Après finalisation du choix, le rôle de l’équipe agence s’arrête à la proposition de contrat, avant l’entrée en jeu de Middle Office QAPA.

L’algorithme propose une liste de candidats potentiels répartis en trois catégories dont seule la première, “QAPA a sélectionné pour vous”, présente un intérêt. Si l’on doit reconnaître un possible gain de temps sur l’expression de la proposition, le choix des candidats et la génération des contrats, que dire des insuffisances de ce système limité aux demandes simples – manutentionnaires, préparateurs de commandes, etc. – et incapable de prendre en compte des tests spécifiques, livrets d’accueil et autres spécificités qui font le quotidien de nos prestations ? Sans parler des complexités, avec notamment création d’un compte par Service Now, temps de prise en main, formation à l’outil et accompagnement sur deux mois. Notons enfin que le taux-cible de MB compris entre 14 et 10% ne dispense apparemment pas d’utiliser le simulateur de rentabilité tarifaire prévu sur Addict. Les gains de productivité escomptés seront-ils au rendez-vous et à la hauteur des objectifs ?

Il n’était initialement pas prévu de former les recruteurs, pourtant les premiers concernés, à cette méthodologie. Ils auront finalement bénéficié d’une sensibilisation expresse de deux heures. L’entreprise y croit-elle vraiment ? Si oui, il urge d’envoyer un signal fort au réseau.

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