Editorial de la Lettre confédérale du 6 novembre 2009 :

Le déclin industriel. C’est l’une des raisons qui placent notre pays en mauvaise posture : recul économique, pertes d’emplois, déficits records en particulier de nos régimes de protection sociale. L’incapacité de la France de prétendre à un rythme de croissance au moins équivalent à celui de la planète est, pour beaucoup, dû à sa perte de compétitivité du secteur secondaire, c’est-à-dire dans les activités liées à la transformation des matières premières.

Il est grand temps de réagir ! Les États généraux de l’industrie en sont sans doute l’ultime occasion… C’est ce que j’ai souligné, au nom de la CFE-CGC, lors de l’installation, lundi 2 novembre, de la commission nationale chargée de piloter et coordonner les travaux de dix groupes qui traiteront de thématiques sectorielles (TIC, santé…) ou transverses (innovation, emploi et formation, accès aux financements…).

Grâce aux réflexions des groupes de travail, la consultation Internet et les ateliers régionaux, nous disposerons de tous les éléments pour agir, dès février prochain. L’enjeu est essentiel : rebâtir une industrie solide, conquérante, qui dynamise l’emploi et nos ressources en faveur de notre pouvoir d’achat et d’une protection sociale digne de ce nom !

Cela nécessite aussi le renforcement de nos bases dans les secteurs nucléaire, ferroviaire, aéronautique, spatial, pharmaceutique, agro-alimentaire… Cela nous oblige, encore, à identifier et optimiser de nouvelles filières (technologies de l’information, vertes, bois…). Nous avons des outils de financement et des programmes de développement ; il nous faut établir des stratégies d’évaluation, de mutualisation, d’orientation et de soutien. Entre pôles de compétitivité, réseaux telles les missions commerciales de nos ambassades, centres de recherches, universités… des choix clairs seront à opérer pour soutenir, avec constance, les secteurs sélectionnés. Encore faudra-t-il, aussi, voir plus loin que nos frontières : notre avenir industriel est forcément au moins européen, y compris dans le partage des grands programmes de développement.

La CFE-CGC veut savoir qui fait quoi, qui coordonne, quels sont les objectifs ? Elle entend que soient régulièrement analysés les résultats, quitte à les réorienter. Il n’y aura de futur ambitieux que grâce à une meilleure attractivité des sciences, un meilleur accès à la formation initiale et aux carrières professionnelles. Que l’on cesse de promouvoir des eldorados purement financiers !

Christian Estrosi, le ministre de l’Industrie, le sais, je lui ai rappelé le 2 novembre, ainsi qu’aux membres du Comité national des États généraux de l’industrie (CNEGI) : un rapport de 1990, piloté par Bernard Decomps, définissait le moyen de doubler le nombre d’ingénieurs dans notre pays. À partir des salariés techniciens, agents de maîtrise, une formation complémentaire de trois ans permettrait de déboucher sur un diplôme d’ingénieur. À l’heure où l’ascenseur social est bloqué, voilà un moyen de redonner espoir et perspectives à de nombreux salariés dont les nouvelles compétences amélioreront l’excellence de notre industrie !

Bernard Van Craeynest (Lettre confédérale N°1231 du 6 novembre 2009)

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