Le syndicat CFE-CGC-UNSA de France Télécom a demandé, dans une lettre ouverte  au président de la République, que les dossiers de suicides de  fonctionnaires depuis 2004 au sein du groupe soient réexaminés pour  déterminer  un éventuel lien avec le travail. France Télécom est en  entrée en Bourse en 1997, mais c’est en 2004 que la part de l’Etat au  capital est passée sous la barre des 50 %.
Dans une lettre dont l’AFP a obtenu une copie, la CFE-CGC-UNSA  demande que le président de la République saisisse le défenseur des  droits, dont le poste a été créé par la révision de la Constitution de  2008, “pour que soient réétudié l’ensemble des dossiers de suicides  et  accidents de services ayant eu lieu depuis le 1er janvier  2004″. Le syndicat, très en pointe sur la question des suicides à  France Télécom, déplore qu’aucun suicide de fonctionnaires “n’ait  été requalifié en accident de service”, c’est-à-dire considéré  comme imputable au travail, notamment “depuis l’arrivée de  Didier Lombard” à la tête de l’entreprise, en  2005, a expliqué Sébastien Crozier (CFE-CGC-UNSA).
France Télécom emploie 102 000 salariés, dont quelque 65 000 fonctionnaires.
France Télécom emploie 102 000 salariés, dont quelque 65 000 fonctionnaires.
“ACCIDENT DE SERVICE”
En cas de suicide d’un salarié de droit privé, la procédure prévoit  que la Caisse primaire d’assurance-maladie diligente une enquête afin de  décider en toute indépendance si le suicide a un lien avec le travail.  Mais pour les fonctionnaires, la procédure passe d’abord par une  déclaration d’“accident de service” faite par l’employeur  lui-même, qui donne un avis favorable ou défavorable sur l’imputabilité.  Si l’avis est favorable, une commission de réforme est saisie avant que  l’autorité de tutelle ne se prononce. Pour France Télécom, il s’agit du  ministère de l’économie.
“Le président de France Télécom est à la fois juge et partie  puisqu’il détermine les conditions de travail des agents et décide  ensuite d’attribuer ou non (…) le classement en ‘accident de  service’“, a dénoncé la CFE-CGC-UNSA. Jugeant que “les  fonctionnaires sont privés du droit à une instruction équitable de leur  dossier“, le syndicat demande la création d’une  “autorité indépendante à l’image de l’Inspection générale des affaires  sociales (IGAS)“ pour déterminer  l’éventuel lien  de chaque suicide avec le travail. Dernièrement, l’IGAS, saisie par le  ministère du travail, a recommandé à France Télécom de classer trois  suicides de fonctionnaires, et une tentative comme “accidents de  service”.
Source : Le Monde
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