L’Apec publie un rapport qui analyse le changement du positionnement des cadres entre 1990 et 2010 et met en évidence une nouvelle ” figure ” du cadre en émergence.
Des transformations structurelles majeures. Entre 1990 et 2010, la population cadre a connu des évolutions importantes : augmentation des effectifs (+ 62 %), progression de la féminisation (la part des femmes est passée de 23 % à 34%, avec une progression de +136 % contre +39% pour les hommes), élévation du niveau de formation et progression de la part des universitaires. D’autres changements sont aussi intervenus, comme, par exemple, la progression des cadres non encadrant, ou les passages plus fréquents par les CDD ou l’intérim.
Par rapport à 1990, les cadres se voient toujours jouer un rôle moteur dans l’entreprise mais l’image qu’ils ont d’eux-mêmes s’est modifiée. Plus experts, et moins décideurs, ils continuent de se définir comme des éléments moteurs de l’entreprise, moins parce qu’ils sont pilotes et décisionnaires des stratégies de leur entreprise que parce qu’ils constituent un rouage opérationnel indispensable.
Au fil des années entre 1990 et 2010, l’opinion des cadres a connu peu d’évolutions. L’examen des séries statistiques issues de l’enquête Cadroscope (réalisée chaque année de 1990 à 2010) rend compte de la stabilité des niveaux de satisfaction et de la hiérarchie de ses motifs. Ce sont les dimensions structurelles qui sont rendues visibles : progression de la formation continue, des pratiques d’évaluation, des types d’objectifs, de l’individualisation des salaires. On note cependant que le sentiment d’une charge de travail excessive a reculé, et que l’appréciation sur l’équilibre vie privée/vie professionnelle est stable et à un niveau élevé depuis dix ans
En 2010, les cadres font preuve d’un pessimisme marqué par rapport aux cadres en poste en 1990. Ils s’affichent à une distance raisonnée de leur direction, et se montrent critiques vis-à-vis des politiques de ressources humaines de leur entreprise. Seuls 22 % s’estiment actuellement “plutôt gagnants”, même si 58 % recommandent leur entreprise en tant qu’employeur.
Moins d’affect et plus de liberté d’esprit à l’égard de l’entreprise. L’étude conclut au constat de l’émergence d’une nouvelle figure du cadre, résultat de la rencontre entre les nouvelles modalités d’organisation et de gestion des entreprises et des changements de la composition de la population cadre elle-même.
Source : Apec, “1990 – 2010 : les cadres 20 ans après”, décembre 2010

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