Ce sont plus de 300 salariés qui se sont réunis hier devant le Maul, à Paris, à l’appel de l’ensemble des syndicats présents chez Adecco. Pas moins de trois véhicules de sonorisation et une forêt de drapeaux et calicots colorés ont, l’espace de quelques heures, donné de sympathiques accents à l’entrée du siège parisien.
En province, la situation était plus mitigée et le mouvement plus ou moins bien suivi selon les régions ou secteurs. Le prise de conscience de la situation demeure très inégale en fonction de l’implantation syndicale locale mais aussi d’un certain nombre d’autres paramètres dont l’ancienneté des salariés, le niveau de maturité des équipes, la densité de l’implantation, l’historique local, etc… Quant au siège de Villeurbanne, la presse évoque un quasi-échec de la mobilisation, ce qui est d’autant plus désolant quand on songe aux pleurs et aux grincements de dents qui ne manqueront pas d’accompagner les changements dans les prochains mois.
Nombreux sont néanmoins les salariés à s’être déclarés grévistes et, selon nos sources, beaucoup plus nombreux encore sont ceux qui, ne s’étant pas déclarés, ont effectué une grève “passive”, c’est-à-dire se sont refusés à toute tâche pendant deux ou trois heures tout en demeurant à leur poste. Même si cette démarche n’est pas très légale ce fut, ici et là, l’occasion de riches échanges et de discussions plus ou moins enflammées entre collègues.
Une délégation de 14 délégués syndicaux, accompagnée sous bonne escorte policière et cheminant entre les cars de CRS (avant d’être filtrée par tout ce que le siège compte de vigiles) – preuve d’un certain manque de sérénité de nos dirigeants -, a été reçue par la direction pour exprimer les doutes, les inquiétudes et la colère des salariés suite à l’annonce brutale des suppressions massives d’emplois. Furent aussi évoqués la dégradation inquiétante des conditions de travail et même la souffrance qui y règne trop souvent, l’abus des mobilités forcées, les salaires indigents, la diminution arbitraire de la prime BTP et autres sujets qui génèrent un mécontentement croissant dans le réseau.
Nous attendrons les réactions et décisions de la direction avant de planifier quelque autre action que ce soit mais une chose est certaine : cette journée ne constitue aucunement une fin en soi mais sans doute le début d’une série d’actions unitaires en vue de l’amélioration des conditions salariales et de travail de l’ensemble des collaborateurs du groupe.

Mais avant tout, merci aux salariés lucides, engagés et, il faut le dire, courageux, qui se sont mobilisés à l’occasion de cette journée de protestation.

Écrivez-nous et racontez-nous votre grève et vos actions dans votre agence, votre secteur, votre région. Dites-nous ce qui vous a le plus marqué, une anecdote, des réactions…

Comme d’habitude, nous vous garantissons le plus strict anonymat :

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