Nos experts, choisis par les élus,
viennent de rendre leur rapport après un peu plus de deux mois de
travail. Deux forts tomes, l’un de 186 pages et l’autre de 89, bourrés
de graphiques, de tableaux et d’analyses, constituent l’outil majeur sur
lequel vont s’appuyer les représentants du personnel pour étayer au
mieux leur négociation.
Qu’en
ressort-il en synthèse ? Les analyses mettent très clairement en relief
l’impropriété de la motivation économique de ce Plan de départ
volontaire. Les motifs “conjoncturel” et “perte de compétitivité” mis en
avant ne peuvent être défendus car ils ne paraissent pas vraiment crédibles. En
effet, le retournement de la conjoncture, relativement récent, ne peut
justifier la restructuration en cours qui, elle, se préparait depuis
environ deux années.
La
dégradation de la compétitivité – à ne pas confondre avec l’érosion des
marges – n’est pas davantage crédible puisque Adecco demeure largement
compétitif comparativement à ses principaux concurrents. Le rôle de
vache à lait d’Adecco “General staffing” France, confirmé par
l’ensemble des chiffres et évolutions de l’entreprise, perdurera, selon le rapport, dans
les années à venir et il est clairement annoncé qu’il faudra continuer à
la traire pour financer le développement d’une diversification toujours
plus étendue et d’activités à meilleure rentabilité.
Il faudra à ce titre toujours plus de rationalisation et d’industrialisation des process dans la production de nos services. Plus, plus vite encore et pour toujours moins cher, si on voulait résumer…
Autre
point saillant de l’étude : l’inquiétante diminution de la force
commerciale et des fonctions support. Quel que soit l’habillage ou la
présentation, les chiffres sont impitoyables : il y aura toujours moins
de commerciaux et de chargés de mission en tous genres.
A
la CFE CGC, nous défendons âprement les conditions des salariés
réellement volontaires pour quitter l’entreprise mais nous nous battons
tout autant pour la majorité des salariés qui demeureront dans
l’entreprise, ceux qu’à partir de maintenant nous surnommerons les
“survivants”. L’intensification prévisible et mentionnée dans le rapport du rythme de travail laisse
présager, en toute logique, d’une dégradation des conditions de ce travail.
Ce
très rapide survol de l’analyse des près de 300 pages du rapport de nos
experts n’est qu’une première étape. Dans les semaines qui viennent,
vous trouverez sur ce blogue, dans la mesure de ce que nous pouvons
communiquer publiquement, quantité d’informations et d’analyses sur la
restructuration en cours, la fusion et le Plan de départ volontaire.

Par ailleurs, les experts du cabinet Sextant, connu et reconnu dans son domaine de compétences, ont tenu des propos sévères sur la façon dont l’entreprise présentait un certain nombre de données et sur la logique même du PDV. La direction regardait alors méticuleusement la pointe de ses souliers tel un chenapan pris la main dans le pot de confiture. Aujourd’hui, quelle que soit l’issue des négociations, nous pourrons au moins nous targuer, sans fausse modestie, d’avoir impulsé un véritable dialogue social, avec de vraies revendications, de vraies questions, de vraies analyses et de vraies résistances. Le syndicalisme toutou perd du terrain et suffoque toute langue pendue en tentant vainement de nous rattraper. Les salariés ont tout à gagner à cette évolution.

Petit
rappel : le meilleur moyen de soutenir notre action, c’est bien entendu
d’adhérer à la CFE CGC. Plus que jamais c’est le moment d’adhérer au
syndicat des cadres et non cadres qui vous représente, vous informe et
vous défend au quotidien. Le bulletin d’adhésion en ligne se trouve dans
la marge de droite de ce blogue, sous le logo.

Trop nombreux sont les salariés qui pensent s’en sortir en solo, au pire en prenant un avocat qu’ils paient grassement (au minimum 1 000 €, souvent beaucoup plus au final) si les choses tournent mal alors que tout adhérent à la CFE CGC bénéficie de la gratuité du recours juridique, avec un avocat totalement spécialisé en droit social et plaidant exclusivement des dossiers en rapport avec le droit du travail et l’entreprise. L’avocat privé de province fait certainement son possible mais, ne connaissant ni l’entreprise, ni le contexte particulier et ne plaidant qu’occasionnellement sur des problématiques d’entreprise, il n’obtient que trop rarement de bons résultats. L’expérience le prouve très largement. Aujourd’hui, il suffit d’être adhérent CFE CGC pour bénéficier du recours juridique gratuit et des services d’avocats spécialisés. Ajoutons, c’est d’actualité, que la cotisation syndicale est déductible à 66% des impôts sur le revenu puisqu’il s’agit d’organisation d’intérêt public.

2 Commentaires

  1. oui, je viens de lire le résumé mais on se demande a qu'elle sauce les agences d'intérims adia vont se faire manger et de plus on peut ce demander comment va se passer la fusion entre adécco et adia en sachant qu'il y aura plus de personnes qu'il n'en faut pour adécco et on peut aussi se poser la question de savoir comment sera pris en compte les mutations des personnels adia vert adécco. j' attend de voir la suite avec impatience.
    et bravo pour ce que vous faite.
    cordialement.

  2. Et oui tout est relatif … Quand on lit une analyse financière dont je conseille le lien : http://bourse.lefigaro.fr/indices-actions/actu-conseils/adecco-confirme-ses-objectifs-au-1er-trimestre-200963

    On observe que oui Adecco est plus tendu en Europe et particulièrement en France. Mais que néanmoins Adecco réalise tout de même sur le 1er trimestre +11% de résultat d'exploitation ajusté (EBITA) avant coûts d'intégration et de restructuration.
    Quand une société réalise +11% mais qu'elle souffre sur un de ses marchés, ne devrait-elle pas investir dans une force Commerciale digne de ce nom, un réseau structuré et des équipes supports qui permettent un suivi de proximité pouvant aider à reconquérir notre image de "professionnelle" que nous avons perdu chez nos clients, … et avec notre différenciation ?
    A moins que comme dans les livres de stratégie d'entreprise quand on est sur un marché "vache à lait" (comme nous le sommes) il faut traire la vache et chercher ailleurs …. Attention après la traite quand il n'y a plus de lait c'est l'abattage !
    Personnellement je crois plus en la 1er option …. Mais je ne suis qu'un simple RGO

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