Du 3 au 6 juin, rediffusion du meilleur de ces derniers mois
Publié le lundi 7 avril 2014 :

L’attitude de la direction a toujours été pour le moins ambigüe en ce
qui concernent le BTP. Une sorte de conflit interne permanent, aggravé
d’un désintérêt bien réel pour ce domaine d’activité, des
tergiversations incessantes entre la nécessité de se positionner
franchement sur ce marché et la crainte d’en subir les risques et
difficultés, ont abouti à un piètre positionnement qui ne cesse de se
dégrader.

Pourtant les incantations à développer le BTP n’ont pas manqué depuis
plus de deux décennies. Pas un Directeur opérationnel, de région, de
secteur et maintenant de zone qui n’ait appelé sur tous les tons à
prendre des parts de marché dans le bâtiment et les travaux publics,
premiers utilisateurs de travail temporaire en France. Mais,
parallèlement et complètement à l’inverse, des injonctions paradoxales,
plus ou moins explicites, intimaient aux commerciaux et directeurs
d’agence de limiter les risques d’en-cours, le risque client et
d’accident du travail, bref de développer sans trop développer, d’y
aller en marche arrière et surtout sans aucun moyen. L’entreprise n’a eu
de cesse de supprimer les maigres moyens attribués à un réseau BTP
embryonnaire. La petite structure nationale, très insuffisante, a été
démontée au fil des caprices et plans sociaux. Plus aucune coordination,
pas de moyens spécifiques, plus de direction spécialisée… Les
résultats ne se sont pas fait attendre: c’est un naufrage en dépit de la
qualité des équipes. La perte de cinq points de parts de marché en
trois ans environ en dit long sur la pertinence des choix adoptés sans
pour autant infléchir en rien la politique suivie. Précisons qu’avant
même cette dégringolade, la part de marché se situait déjà bien loin en
de-ça de la PDM globale de la marque…

La politique de segmentation dont on peut approuver ou non le bien-fondé
dans le secteur de l’industrie, par exemple, portera sans doute le coup
de grâce à une activité telle que le BTP. Quel sens peut bien avoir la
segmentation par taille de client dans un secteur aussi typé que le
bâtiment et les TP qui requièrent, bien au contraire, des équipes
spécialisées et dédiées ? A-t-on consulté les ténors de la profession
avant d’engager ce domaine d’activité dans une voie aussi hasardeuse ?
A-t-on procédé à des simulations ? des tests localisés et limités ?
Chacun répondra à ces questions en son âme et conscience.

Aujourd’hui, la situation constatée est inquiétante et les remontées qui
nous sont faites alarmistes. Une segmentation de l’activité succédant à
un restructuration du réseau BTP risque de porter un coup fatal à ce
secteur d’activité chez Adecco. Le découragement et la colère se dont
emparés des équipes qui subissent au jour le jour les effets
dévastateurs de ces incessants coups de barre. Pensez un peu que nombre
de Directeurs d’agence se voient proposer des objectifs de résultats
négatifs, inférieurs à zéro. Bonjour la motivation ! Quant à la
rémunération, on évitera le sujet.

Aujourd’hui, fidèles lecteurs, vous savez que nous avons alerté de
longue date sur les dangers de ces incessantes modifications de cap et
de structure. Nous l’affirmons et l’écrivons depuis six ans maintenant
et, sans mobilisation des salariés, les choses ne s’arrêteront pas là.
Nous sommes prêts à agir avec vous et pour vous, à mettre nos meilleurs
experts sur tel ou tel point particulier, mener des procédures
collectives et, de façon générale, agir pour assurer la pérennité de
l’entreprise, des emplois et des conditions de travail.
Le premier acte fondateur d’un commencement de défense, le plus simple,
le moins impliquant, consiste à adhérer à la CFE CGC. Seule une défense
collective nous donnera toutes les chances et les moyens d’agir pour
défendre les emplois et les rémunérations car, depuis toutes ces années,
nous connaissons par expérience les limites de la défense individuelle,
atomisée, diluée et bien peu souvent couronnée de succès.

1 COMMENTAIRE

  1. Le secteur du BTP fait face à la crise. Et le manque de compétence et de marché ne résout rien.
    Afin de redresser les pentes, je dirai qu'il faut être optimiste et ne rien lâcher. 

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