Comme nous le savons, dans une économie libérale, le marché représente, en théorie tout au moins, l’alpha et l’omega des régulations sans qu’aucune puissance ne puisse légiférer dans un sens ou l’autre. Au nom du profit, tout le monde écrase tout le monde et la loi du plus fort transforme le champ des négociations en chantage permanent. Au plus croît la puissance d’achat d’un groupe, au mieux il peut pressurer ses fournisseurs et ses salariés pour améliorer ses marges et gonfler ses profits.
Il y a quelques années de cela, les tarifs de la prestation de travail temporaire étaient déjà à ce point dégradés que nombreux étaient ceux qui s’imaginaient qu’il ne serait plus vraiment possible de les rogner encore. Imaginant avoir atteint une sorte de plancher, ils escomptaient des négociations à venir exclusivement orientées vers l’aspect qualitatif de la prestation puisqu’il ne serait plus possible de jouer sur le tarif.
Hélas, force est de reconnaitre que les prix n’ont, dans les faits, jamais cessé de baisser, érosion lente par ci, effondrement par là, entrainant mécaniquement une baisse continue des marges de la profession. Certains rétorqueront que cette régression n’empêche nullement les grands groupes de travail temporaire d’afficher des résultats enviables, régulièrement à la hausse, même. Et ils ont raison, mais à quel prix les groupes réalisent-ils ces bénéfices enviables ? Les réseaux fondent en effectifs comme en sites et l’ambition affichée de notre ex-Directeur général n’était-elle pas d’ailleurs de devenir “leader par les coûts” ? Devenir leader par les coûts, c’est appliquer à l’ensemble des niveaux de l’entreprise un écrasement des coûts, sorte de vis sans fin œuvrant dans la perspective du toujours  moins. Toujours moins de salariés, toujours moins de sites, toujours moins de frais, acheter toujours moins cher, payer toujours plus tard, encaisser toujours plus tôt, pressurer toujours plus les agences, délivrer toujours moins de rémunération variable, etc.. La liste exhaustive pourrait être bien longue.
Les étapes suivantes sont connues : réduire encore les surfaces, les sortir des centres ville pour abaisser les loyers, multiplier les “open-spaces“, diminuer encore et toujours les effectifs permanents, digitaliser à outrance, mutualiser, etc.. Véritable course de vitesse entre la baisse des marges et la baisse des moyens disponibles. Les cadres sont généralement les grands perdants de ces plans d’économies et, de façon plus générale, des restructurations diverses et variées qui ne cessent de s’enchainer avec toutes les conséquences que l’on imagine. Qui sait que la société a perdu plus de la moitié de ses cadres en quelques années ? Oui, vous avez bien lu : plus de la moitié de ces cadres… Cela devrait inciter chacun à s’engager pour défendre son emploi, son statut, son salaire et pour cela quel meilleur moyen que de soutenir le seul syndicat catégoriel dédié, par ses statuts, aux cadres et à l’encadrement de façon générale ?

2 Commentaires

  1. Pas de problème, chez Adecco nous sommes bien leader des coûts et en charges agences ! De plus nous sommes bien plus chers que nos concurrents qui grossissent…et nous avons perdu de la PDM ! Euh…serait-ce pour celà que la prime booster est liée à l évolution de la pdm départementale ??? 😉

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