Après une première phase de 18 mois de
concertation avec les partenaires sociaux, le gouvernement relance, en
cette rentrée, les échanges sur la future réforme des retraites, un
dossier ultra-sensible. Mobilisée, la CFE-CGC est reçue à Matignon ce
vendredi.


Concertation retraites : acte II. En recevant, en cette
rentrée, les partenaires sociaux dont la CFE-CGC ce vendredi à Matignon,
Jean-Paul Delevoye, récemment entré au gouvernement comme
haut-commissaire aux retraites, a officiellement donné le coup d’envoi
d’une nouvelle phase de concertation sur la future réforme systémique
souhaitée par l’exécutif et promesse de campagne d’Emmanuel Macron. La
première phase s’était achevée le 18 juillet par la présentation aux
syndicats et au Premier ministre du rapport Delevoye, au terme de 18 mois de concertation.
Dans les grandes lignes, ce rapport prévoit, à partir de 2025, de
passer des 42 régimes existants à un système universel de retraite par
répartition qui concernera tous les actifs : salariés du privé,
fonctionnaires, indépendants. Ce sera un système par points financé par
les cotisations des travailleurs du privé et du public.

Plusieurs sujets sur la table 


La nouvelle phase d’échanges, préalable à un futur projet de loi, doit
également s’accompagner de consultations citoyennes numériques. Avec les
partenaires sociaux, la suite de la concertation va s’articuler sur
divers points (paramètres sur les conditions d’ouverture des droits à la
retraite, éléments de solidarité, taux de cotisation, pensions de
réversion, cas des agents de la fonction publique…) et en particulier
l’épineuse question de l’âge de départ à la retraite. Si le rapport
Delevoye préconisait un âge de départ de 64 ans pour bénéficier d’une
retraite à taux plein, avec un système de décote/surcote, Emmanuel
Macron a depuis semé le trouble, indiquant préférer une modulation de la
durée de cotisation plutôt que de l’âge de départ.


François Hommeril : « Une réforme inutile comportant des risques de régression sociale »


L’imbroglio causé par le Président de la république n’a pas manqué de
faire réagir les partenaires sociaux, en premier lieu la CFE-CGC. « La saillie présidentielle sur l’âge pivot a réduit pratiquement à néant tout le travail que nous avions fait, déplore François Hommeril, président de la CFE-CGC, dans les colonnes de Libération. Il
y en a un peu marre, ce n’est pas la première fois que l’on constate
qu’il est difficile de travailler avec l’exécutif. La référence à une
durée de cotisation pénalise tout le monde, et pas que les cadres.
Aujourd’hui, l’entrée dans la carrière se fait en moyenne à 22 ans. Avec
quarante-trois ans de cotisations obligatoires, comme cela est déjà
prévu, ça fait une retraite à 65 ans. Donc un âge pivot à 64 ans,
c’était plus favorable ! »



Plus largement, François Hommeril rappelle que « la CFE-CGC n’était pas en demande d’une réforme des retraites », la jugeant « inutile et comportant des risques de régression sociale ». Dans
ce contexte, la CFE-CFC reste fortement mobilisée pour la suite de la
concertation. Elle s’attellera à ce que la réforme ne pénalise pas
l’encadrement et qu’elle ne remette pas en cause le niveau de protection des retraités.

 

1 COMMENTAIRE

  1. J'avoue que je suis habituellement plutôt orienté vers les revendications de la Cfdt, mais pour ce point précis, je vous rejoins totalement. Etant cadre, j'ai commencé à travailler à 24 ans (BAC+5 avec un redoublement). Je vous laisse faire la calcul de l'age de départ en retraite…
    Pourquoi les cadres seraient-ils privés du droit de voir grandir leurs petits enfants? Une question que je me pose de plus en plus…

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