Selon l’expression bien connue, “un homme averti en vaut deux”, une femme aussi sans nul doute, même si l’expression ne le prévoit pas explicitement. Le président-candidat Emmanuel Macron a donc clairement affiché ses intentions en matière de retraite : s’il venait à être réélu, le gouvernement porterait l’âge de la retraite à 65 ans. Il mettrait de plus fin à la foultitude de régimes spéciaux, refrain déjà entendu quelque part… Et pendant qu’on y est, une retraite minimum à 1 100 euros, mais attention, uniquement pour les carrières pleines. Qui réalise encore des carrières pleines, tout au moins dans le secteur privé ? Nous nous sommes souvent exprimés sur le sujet et vous retrouverez facilement nos analyses en tapant simplement “retraite” dans la barre de recherche de ce site.

Dans l’esprit présidentiel, il ne s’agit évidemment pas de travailler plus pour gagner plus, slogan d’une époque révolue où il semblait logique de profiter des fruits de son travail à mesure de son investissement personnel et de ses sacrifices, mais tout simplement d’assurer, nous affirme-t-on, la survie du régime de retraite par répartition. Le porte-parole du président-candidat, dans une sorte de faux dialogue pour les nuls, feint de s’interroger : “Est-ce qu’on veut encore pouvoir financer une protection pour les Français et investir pour les Français  ? Nous, on dit “oui”. Est-ce qu’on pense qu’il faut le faire en augmentant les impôts ? Nous, on dit “non”. Et donc, il faut travailler plus. Effectivement, dans le programme d’Emmanuel Macron, il y aura la proposition d’allonger l’âge de départ à la retraite et de le passer à 65 ans ». Au moins les choses sont claires.

Le sémillant porte-parole “oublie” de nous parler des astronomiques fraudes sociale et fiscale aux montants exorbitants – à minima des dizaines de milliards d’euros – et dont l’éradication, même partielle, permettrait de résoudre allégrement et définitivement le problème du financement de la retraite par répartition comme cela a été amplement démontré. Il ne nous parle guère plus de la scandaleuse sous-imposition des GAFAM américaines si prospères sur notre sol. Le parti-pris d’éluder ces sujet n’est évidemment pas neutre et peut légitimement interroger sur la volonté réelle de récupérer les dizaines de milliards envolés (et volés) chaque année…

Aujourd’hui, l’âge légal de départ à la retraite pour les salariés du privé est fixé à 62 ans. Ce recul se fera progressivement, sur les dix prochaines années, à l’horizon 2032. « Il y aura une discussion avec les syndicats » ajoute notre émissaire, sans doute pour rassurer et réaffirmer une farouche volonté de dialogue social qui nous aurait échappé jusqu’à ce jour. A suivre.

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