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Article paru le 15 novembre 2022

Dans un monde 2.0, les nouvelles circulent vite et nous n’apprendrons pas grand chose à nos lecteurs en confirmant la teneur des scandaleuses NAO en voie d’être conclues. Une très modeste augmentation générale de 2,5% pour les non-cadres – jusqu’à la classification F -, près de trois fois inférieure à l’inflation officielle de l’année (entre 6 et 8% en fin d’année), elle-même, comme nous l’écrivions hier, sans commune mesure avec la véritable inflation subie. Les témoignages d’incompréhension et de colère se multiplient et nos smartphones sont chauffés à blanc tandis que les représentants de la direction feignent la décontraction et la sérénité. Ils accompagnent sagement et docilement le démontage de l’entreprise sans trop se soucier de cette évidence que leur tour approche inéluctablement.

Ils ont osé ! Pour les cadres, mêmes les plus mal rémunérés : zéro point, pas un centime d’augmentation générale. Une main devant, une main derrière, comme on dit. Des fixes définitivement bloqués depuis 14 ans alors que la direction elle-même semble avoir pris conscience du décalage de nos rémunérations avec le marché du travail, jusqu’à reconnaitre qu’elles seraient la cause principale de la fuite éperdue de nos collègues (et de leurs compétences) hors de l’entreprise. C’est une première étape mais restera à découvrir l’eau tiède et le fil à couper le beurre. Ce sera pour une prochaine fulgurance.

Pourtant l’entreprise, jonglant avec les millions et même les milliards, a multiplié les acquisitions au prix fort et même à prix d’or (AKKA, QAPA, etc…) et envisage de poursuivre sa course folle au gigantisme comme en témoigne cet article paru récemment dans la presse économique : “Deuxièmement, l’engagement d’appliquer une politique de dividende progressive et de distribuer un dividende par action au moins égal à celui de l’année précédente. Si nous disposons de liquidités excédentaires, nous envisagerons soit de procéder à des fusions et acquisitions, soit de restituer les liquidités excédentaires aux actionnaires. En termes de M&A, nous envisagerons des acquisitions potentielles lorsqu’elles accélèrent la réalisation de la stratégie“. Quant aux salariés, il n’est pas question qu’ils entrevoient la couleur des “liquidités excédentaires”, et ils n’auront sans doute qu’à aller se faire voir chez les Grecs, destination toute trouvée pour les prochaines vacances d’été. L’entreprise ne sait plus quoi faire de son fric et accélère sa croissance externe tandis qu’elle bloque les rémunérations depuis trop longtemps, affichant cette fois un mépris tout particulier pour les cadres particulièrement malmenés. On comprend mieux pourquoi certains postes de DA peinent à trouver leurs candidats alors qu’il fut un temps où l’on se bousculait pour devenir Directeur d’agence chez Adecco. Qu’avez-vous fait de l’entreprise Messieurs les dirigeants ?

Notre pétition est un succès à confirmer et merci à ceux qui ne l’ont pas encore signée de le faire au plus vite. Il va falloir passer à la vitesse supérieure et chacun aura le choix entre l’attitude de soumission du petit hamster qui tourne dans sa roue jusqu’à épuisement sans savoir pourquoi ou celle de l’homme ou de la femme libre qui prend un peu de hauteur, relativise et ménage son énergie. Nous n’en dirons pas plus pour le moment…

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