Une toute nouvelle enquête menée par le groupe Adecco auprès de cadres de 2 000 grandes entreprises confirme que l’Intelligence artificielle générative (IA) bouleversera très bientôt les fonctions, postes de travail et aboutira surtout à une baisse significative des effectifs dans les entreprises. Il s’agit à ce jour de la plus grand enquête jamais menée sur le sujet, dans le sillage d’une étude du Forum économique mondial de Davos, édition 2023. Une enquête menée en Europe, aux États-Unis, au Japon, au Canada, en Australie, à Singapour…

Ce sont 41% des cadres de direction qui prévoient de réduire prochainement leurs effectifs dès la mise en place des premières applications de l’IA, notamment suite à l’élimination de tâches répétitives et “à faible valeur ajoutée”, comme ils disent. Notre CEO monde, Denis Machuel reconnait que “presque tous les emplois seront affectés par l’IA, d’une manière ou d’une autre”, ce qui nous apparait conforme à tout ce qui se publie sur le sujet mais pour incliner aussitôt vers des banalités du genre “l’IA peut tuer des emplois mais elle peut aussi en créer” et même l’utopie d’un possible équilibre entre emplois créés et emplois détruits”. Hypothèse pour le moins originale.

On se souvient en effet des prévisions du Fonds monétaire international (FMI) évaluant à 60% le nombre d’emplois impactés dans le monde ou celle de la célèbre banque d’affaires Goldmann Sachs évoquant, elle, 300 millions d’emplois voués à disparaitre. Entre autres études aux conclusions plutôt convergentes, IBM, le fameux Big Blue pionnier de l’informatique, annonce la suppression de 120 millions d’emplois dans les trois années à venir.

Toujours dans la même veine et contrairement à ce qu’affirme le dicton, le cordonnier semble pour une fois le mieux chaussé puisque des géants technologiques tels que Google ou Microsoft ont déjà procédé à des vagues de licenciement de milliers de salariés victimes de ChatGPT, OpenAI, Gemini et on en passe. Selon notre expert auprès du CSE Central, les premiers effets sur l’emploi devraient se constater dans les deux à trois années qui viennent. Nous ne sommes là ni pour inquiéter, ni pour rassurer mais vous énoncer simplement et le plus justement possible ce qui est.

Il reste à l’entreprise à former au mieux et au plus vite l’ensemble des salariés aux outils qu’elle peaufine à grande vitesse et en cachette, à informer les représentants du personnel de ses projections de réorganisation et à mettre en œuvre dans les meilleurs délais une GEPP pour l’instant en friche… L’entreprise est à fond sur le sujet, nous en prenons acte mais formulons le vœu qu’elle n’oublie pas ses salariés…