Aujourd’hui, ouverture du procès des “hackers” : plus de 72 000 intérimaires Adecco victimes

Aujourd’hui, c’est l’ouverture à Lyon du procès concernant la gigantesque arnaque dont ont été victimes plus de 72 000 intérimaires Adecco. Un procès à grand spectacle qui devrait durer deux semaines et pour lequel le tribunal correctionnel a réservé, en plus de sa salle d’audience dédiée, deux amphithéâtres d’université et une webradio en continu à disposition de quelque 2 400 parties civiles – particuliers, banques, compagnies d’assurance et jusqu’à la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC). D’autres parties civiles pourraient se révéler en cours de procédure puisque l’affaire compte plus de 72 000 victimes de indûment prélevées.

14 hommes devront répondre de 22 chefs de mise en examen, dont essentiellement « escroquerie en bande organisée ». Deux complices présumés, alors mineurs, sont renvoyés devant un tribunal pour enfants. Ils encourraient, théoriquement, jusqu’à dix ans de prison. Mais théoriquement, bien sûr…

Le vol massif de données en 2022 ayant permis ces dizaines de milliers de prélèvements frauduleux avait pour origine un stagiaire de 17 ans ayant revendu les données confidentielles des intérimaires à des hackers. On peut d’ailleurs s’interroger sur l’accès à ces données sensibles par un mineur de 17 ans et même sur les conditions de la présence d’un stagiaire sur un tel poste. S’agissait-il d’un pistonné ?

En tout cas, ce jeune escroc avait livré en 2022, sur un réseau crypté, les identifiants et mots de passe suffisants pour accéder à la base de données de l’entreprise. Le montant de la trahison s’élevait à 15 000 euros qu’il ne recevra d’ailleurs jamais ! Il avait eu affaire à des voleurs… malhonnêtes !

Se retrouvent donc à la barre, dès ce jour, une bande de petites frappes “geeks” dont cinq ou six hackers au casier judiciaire vierge à ce jour, les autres étant déjà connus et condamnés pour escroqueries, violences voire trafic de stupéfiants.

Espérons que la leçon aura porté et incité l’entreprise à ne plus remettre n’importe quels accès à n’importe qui. Il n’en reste pas moins, comme nous l’avons déjà écrit une multitude de fois, que le tout digital demeurera toujours le tout potentiellement piratable !