Tickets restaurant : de profondes évolutions en vue pour 2026

La semaine dernière, la ministre du Commerce et des PME a dévoilé les orientations du gouvernement sur l’avenir des titres-restaurant. Jours et lieux d’utilisation, format, les évolutions vont être nombreuses. Le gouvernement espère un vote sur le sujet d’ici la fin de l’année, pour une entrée en application début 2026.

Après des mois de discussions et de désaccord entre restaurateurs d’un côté, grande distribution et salariés de l’autre, le gouvernement a tranché. La ministre du Commerce et des PME, Véronique Louwagie, a présenté mercredi dans Le Parisien une réforme des titres-restaurant, utilisés par 5,5 millions de salariés. Celle-ci prévoit en premier lieu de pérenniser l’utilisation des tickets restaurants dans les grandes surfaces pour tous les produits alimentaires (hors alcool, alimentation pour bébés, confiserie et aliments pour animaux), et non plus seulement ceux immédiatement consommables. Cela avait d’ailleurs été annoncé quelques jours plus tôt dans Ouest France.

Dans les faits, c’est ce qui s’applique depuis 2022. Mais il s’agissait à la base d’une dérogation, reconduite chaque année depuis. Ce qui a occasionné plusieurs semaines de flou, début 2025, quand, suite à la censure du gouvernement, la prolongation de la dérogation n’avait pu être votée à temps. Cette utilisation des titres-restaurant pour tous les produits alimentaires a considérablement élargi leur champ d’utilisation, puisqu’auparavant, ils ne pouvaient être utilisés que dans les restaurants, les commerces de bouche, ou la grande distribution uniquement pour l’achat de plats directement consommables.

Cette évolution ne convient pas aux restaurateurs, qui y voient un manque à gagner pour leur profession, chiffré à plus d’un milliard d’euros par le principal syndicat du secteur, l’Umih, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie. Mais les salariés plébiscitaient la mesure, un grand nombre préparant en amont le repas qu’ils consomment ensuite sur leur lieu de travail – autour de 60%, selon certaines études. 96% étaient favorables à une utilisation pérenne pour tous les produits alimentaires, selon une étude de la Commission nationale du titre-restaurant. C’est d’ailleurs un argument du gouvernement, qui assure que la réforme a pour but “d’encourager la consommation et de répondre aux nouveaux usages”.

Autre évolution, pour coller à la préparation en amont de leurs repas par les salariés : ces titres restaurants seront désormais valables tous les jours de la semaine, y compris le dimanche. Ils ne pourront cependant être utilisés les jours fériés, car ce mode de paiement, réserver aux salariés, doit “rester relié directement au monde du travail”, selon la ministre. Le plafond journalier de 25 euros devrait rester inchangé.

Par ailleurs, il sera possible désormais de les utiliser sur tout le territoire. Actuellement, sauf exceptions, les salariés ne peuvent les utiliser que dans le département où ils travaillent ainsi que dans les départements limitrophes.

Vers une dématérialisation obligatoire

La réforme du gouvernement prévoit également une évolution de taille concernant la forme de ces tickets restaurants. En effet, ils devront obligatoirement être fournis sous forme dématérialisée à compter du 1er mars 2027. En clair, il ne sera plus possible d’émettre de titres-restaurant sous forme de coupons papier, comme c’est encore le cas de 30% des titres aujourd’hui. Exit donc les carnets de tickets, ils seront obligatoirement émis sous forme de carte à puce (comme les cartes bancaires) ou d’application disponible dans les téléphones. Selon le gouvernement, l’objectif est de simplifier les démarches des commerçants qui acceptent ce mode de paiement et de diminuer les frais versés aux émetteurs, tout en faisant en sorte que tous les salariés puissent payer au centime près – ce qui n’est pas possible avec des tickets papier, sur lesquels il n’est pas possible de rendre la monnaie. Les émetteurs de titres-restaurant doivent donc “anticiper pour ne plus avoir de stocks de papier au 1er janvier 2027”, prévient la ministre.

Par ailleurs, les salariés n’auront désormais que jusqu’à la fin de l’année en cours pour écouler leurs titres-restaurant, alors qu’actuellement, ils peuvent être utilisés jusqu’à la fin février de l’année suivante. “Les salariés n’auront plus que l’année en cours pour écluser leur compte. Le renouvellement automatique en fin d’année, pour l’année suivante, ne sera plus possible”, prévient Véronique Louwagie. Le but selon elle est d’encourager la consommation et d’éviter “le cumul des titres sur son compte”. Les dons aux associations devraient également être facilités. Le marché des émetteurs de titre sera libéralisé.

Cette réforme des titres-restaurant, qui sont nés à la fin des années 1960, est évoquée depuis deux ans mais a été reportée plusieurs fois suite aux diverses dissolution de l’Assemblée et censure du gouvernement ayant entraîné plusieurs changements de l’exécutif. Le gouvernement actuel espère présenter la réforme devant le Parlement d’ici la fin de l’année 2026, afin qu’elle puisse entrer en application début 2027.

Source : Cadremploi

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