Voici un éditorial de Bernard Van Craeynest, président de la CFE CGC, publié dans Encadrement Magazine (revue que reçoivent tous nos adhérents), qui a le mérite de rappeler quelques vérités:

Et si elle n’existait pas ?

Depuis soixante-cinq ans, la CFE CGC agit au service de l’encadrement*. L’AGIRC et les conventions collectives du 14 mars 1947, l’UNEDIC et les ASSEDIC, l’APEC, la section encadrement aux prud’hommes, l’ASF devenue AGFF (financement de la retraite à 60 ans), la Confédération européenne des cadres (CEC), les avenants interprofessionnels dédiés à l’encadrement, le congé de paternité, l’aménagement du temps de travail des cadres, l’accord professionnel sur le statut de l’encadrement,les cadres dans l’espace social européen… La liste est longue n’est-ce pas de toutes ces créations, actions ou réactions à l’initiative, en tout ou partie de la CFE CGC !

A la lumière de l’histoire de notre organisation, je n’ai pas trouvé d’exemple par lequel l’encadrement aurait pu faire prévaloir son point de vue au sein d’une organisation dite ouvrière. Il faut le dire haut et fort : s’il n’y avait pas eu la CFE CGC, qui se soucierait des droits et des attentes du personnel d’encadrement ? Récemment encore, quand le gouvernement s’est appuyé sur l’avis des partenaires sociaux pour arrêter la loi du 20 août 2008 portant rénovation de la démocratie sociale, la CFE CGC a été la seule, je dis bien la seule, à défendre avec succès la question de la représentation syndicale spécifique de l’encadrement.

Bien que cette loi pose plus de questions qu’elle ne résout de problèmes et même si elle représente en l’état un affaiblissement supplémentaire du syndicalisme, nous devons tout mettre en oeuvre pour préserver et pérenniser notre savoir-faire et notre expérience.

Si la CFE CGC n’existait pas, comment aurait-on pu répondre aux préoccupation de l’encadrement ? Fatalement minoritaire, il n’aurait pas eu droit au chapitre. D’un tempérament individualiste, il serait resté isolé. Noyé dans la masse, il n’aurait pas pu se faire entendre.

Non seulement la CFE CGC agit, mais elle se projette et anticipe son avenir. De corporatiste, à son origine, elle sait aujourd’hui appréhender les attentes de toute la communauté professionnelle des classes moyennes. Soyez-en sûr : si le stress professionnel commence enfin à être considéré, c’est bien parce que, inlassablement, depuis des années, notre organisation alerte le patronat, interpelle les pouvoirs publics, mobilise ses militants dans l’entreprise. Qui l’aurait fait à notre place ?

Une des particularités de l’encadrement, c’est son rôle d’organisateur dans l’entreprise. Tant qu’il y aura des salariés et des fonctionnaires qui ne se contentent pas d’exécuter les instructions d’un système déshumanisé, tant qu’il y aura des militantes et militants qui ont la volonté d’exprimer ce qui doit être corrigé et amélioré, de faire des propositions qui tiennent compte du respect et de la considération de l’Homme, alors nous progresserons.

Bernard Van Craeynest
Président de la CFE CGC

* Pour rappel, l’encadrement, pour la CFE CGC, ce sont les cadres, les assimilés cadres et les agents de maîtrise, c’est-à-dire l’ensemble des salariés qui constituent l’encadrement au sens large et non les seuls cadres comme beaucoup le croient trop souvent. Chez Adecco, près de 100% des salariés permanents relèvent de la CFE CGC puisqu’il n’y à que deux employés (femmes de ménage).

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