L’information est maintenant connue mais voici, sur un blog du Figaro, l’article le plus complet sur le sujet :


François Davy à la tête de Pôle emploi ?
L’annonce est intervenue lundi, presque en catimini. François Davy, le patron du groupe Adecco pour la France, la Suisse et l’Inde, sera remplacé le 1er août par Alain Dehaze, qui officiait jusqu’alors en Europe du Nord. François Davy, qui occupait cette fonction depuis le 1er janvier 2007 et présidait également le Comité Emploi du Medef depuis mars 2010, “poursuivra sa carrière en dehors du groupe Adecco”, a précisé le groupe suisse dans son communiqué. La séparation s’est faite en bons termes d’un commun accord.

Le futur ex-patron d’Adecco serait un excellent candidat à la succession de Christian Charpy à la direction de Pôle emploi, dont le mandat prend fin le 19 décembre prochain. Pour plusieurs raisons. Primo, il connait par cœur les questions d’emploi pour avoir dirigé, non sans résultat, le premier réseau RH de France pendant quatre ans et demi. Il se vante d’ailleurs régulièrement, comme en novembre 2010 dans une interview pour “Les dessous du social”, d’être “le premier employeur de jeunes de France” avec 100000 transformations de missions longues en CDI pour les moins de 26 ans. Et il a quelques idées intéressantes sur Pôle emploi. “C’est vrai que j’ai envie de rester dans le champ de l’emploi”, m’a-t-il aussi confirmé. Secundo, ce patron iconoclaste qui payé une partie de ses études en jouant au poker a fait toute sa carrière dans le privé (Groupe Bel, Nabisco, Danone, Motorola) mise à part une infidélité de deux ans, avant d’arriver chez Adecco, au sein du groupe La Poste. Et a donc, à peu de choses près, le profil qui était recherché en 2008 avant le lancement de Pôle emploi, au moment de la fusion entre l’ANPE et les Assedics : à savoir un DRH issu du privé. Le choix de Christian Charpy, qui dirigeait alors l’ANPE, avait été pris par défaut et très critiqué par les syndicats. Tertio, ce “grande-gueule” de 53 ans est plus qu’armé pour diriger une organisation complexe de plus de 50000 salariés, vu qu’il a présidé aux destinées d’un groupe qui réalise 5 milliards de chiffres d’affaires par an, compte 7000 collaborateurs permanents, gère 1450 bureaux et agences, emploie 120 000 intérimaires par semaine. Quarto, il est passionné par l’emploi des jeunes et les questions de diversité, qui sont sont deux des priorités du gouvernement en cette année pré-électorale. Il est de surcroit apprécié des syndicats qui louent sa franchise et son expertise. Quinto, ce cycliste amateur – qui s’est mis il y a quelques mois au régime et s’entraîne chaque semaine pour réaliser l’ascension du Mont Ventoux en juillet – s’entend très bien avec Xavier Bertrand qui recherche actuellement activement le successeur idoine à Christian Charpy.

Le ministre du Travail et de l’Emploi – qui a d’ailleurs appelé le patron d’Adecco dès l’annonce de son départ – entend en effet mettre en œuvre une nouvelle feuille de route pour Pôle emploi le plus rapidement possible. En tout cas avant la fin du mandat de Christian Charpy, idéalement à la rentrée de septembre, une fois la négociation de la convention tripartite État-Unédic-Pôle emploi bouclée. L’un des points centraux de cette nouvelle feuille de route consisterait à donner plus d’autonomie et de marges de manœuvres aux agences locales, mais également plus d’importance dans le dispositif aux autres acteurs du marché de l’emploi… comme les agences d’intérim. Reste toutefois un problème, non négligeable : trouver d’ici là un point de chute honorable – on parle d’une ambassade – à l’actuel DG qui n’a pas démérité. Or le challenge semble plus compliqué que prévu. François Davy aura aussi à écarter la candidature des autres postulants, et notamment celle de Bertrand Martinot dont on dit “dans les milieux autorisés”, comme ironisait Coluche, qu’il serait bien placé. L’actuel patron de la délégation générale de l’Emploi et de la formation professionnelle (DGEFP) a fait toute sa carrière à la direction de la Prévision, exceptée quelques incartades en cabinet ministériel à Bercy (auprès de Nicolas Sarkozy, Hervé Gaymard ou Thierry Breton) ou un passage éclair à l’Élysée au début du mandat de Nicolas Sarkozy. Résultat dans quelques semaines, mois au plus tard une fois que Xavier Bertrand et Jean Castex, le conseiller social du président de la République, auront fait leur choix…   

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