Du 26 au 29 décembre, rediffusion des messages les plus lus depuis  début septembre :

Alors que nos services ressources humaines prêchent depuis au moins un an la nécessaire fidélisation de nos salariés permanents, sur le terrain la réalité est toute autre… Nous constatons au contraire un ras-le-bol grandissant des “anciens” comme des nouveaux. L’enquête Great Place To Work a, hélas, confirmé que la maison avait brulé malgré les alertes répétées – il suffit de parcourir ce blog, par exemple – des élus CFE CGC auprès de ceux qui avaient les moyens d’éteindre l’incendie pendant qu’il en était encore temps.
Des salaires qui s’effilochent d’année en année, un manque de reconnaissance mille fois dénoncé, de fragiles équipes constituées de plus en plus de stagiaires et de CDD qu’il faut former avec, en prime, l’épée de Damoclès de la responsabilité pénale au-dessus de la tête, des états de gestion opaques et en tout cas illisibles, des charges qui coûtent (au moins) un bras pour alimenter des services généraux soufrant eux-mêmes d’un cruel manque de moyens et pour corser le tout – cause et conséquence… ou l’inverse – un turn-over qui ne semble jamais devoir s’apaiser.
Le pompon du ras-le-bol revient peut-être, mais la compétition est rude, au Directeur d’agence multi-sites qui, à l’heure où la Direction nous parle de rentabilité, se voit contraint de saisir ses actions commerciales dans deux, voire trois ou quatre “Léa” différents tout en devenant prospecteur immobilier afin de dénicher les nouveaux locaux destinés au regroupement de ses agences. Mais attention, il lui faudra trouver, à quelques mètres carrés près la superficie imposée par le siège, ce qui dans les grandes villes au marché immobilier tendu relève de la prouesse ou d’un improbable coup de chance.
Passée cette étape, il devra financer, sur son budget, des travaux aux coûts exorbitants imposés par l’entreprise. Des chiffres fous circulent tel ce devis pour une agence facturée 144 000 € pour du plâtre, de la peinture et du parquet !
La colère gronde sourdement et la démotivation s’étend, affectant même les plus inébranlables des salariés que l’on fâche par maladresse ou mesures consciemment ou inconsciemment vexatoires. C’est le collaborateur présent depuis dix à vingt ans dans l’entreprise auquel on refuse une mobilité vers un poste affiché dans la base du même nom alors que son conjoint a subi une mutation. C’est aussi une autonomie du directeur d’agence qui se dégrade d’année en année avec diminution des responsabilités concernant notamment la gestion de ses effectifs et de son agence. C’est aussi, de plus en plus souvent, le constat vécu comme une brimade, qu’un nouvel entrant bénéficie d’un meilleur salaire que le salarié présent depuis plusieurs années, etc. La liste serait longue. 

Pendant ce temps un nombre croissant de salariés expérimentés quittent l’entreprise, emmenant avec eux savoir, expérience et talents et affaiblissant ainsi, bien malgré eux, l’entreprise, notre entreprise. Une fois encore, la CFE CGC tire la sonnette d’alarme et fait sienne la célèbre formule de Jean Bodin : “Il n’est de richesse que d’hommes”.

Article publié le lundi 3 octobre 2011 

P.S.: un de nos lecteurs nous fait ce commentaire pertinent en réaction à l’article d’hier sur Xavier Bertrand :
Bon article, mais il mériterait peut-être plus de clarté pour certains non-initiés ! Appelons 1 chat/ 1 chat ! et 1 Franc maçon/1 Franc-maçon
Surtout qu’il a fait son coming out en 2008, alors !!!!
Ce commentaire fait forcément écho au passage suivant de mon article : “On sait aussi qu’existent dans les allées du pouvoir des solidarités et fraternités parallèles qui, bien souvent, biaisent des décisions et prises de position en apparence irrationnelles pour le commun des mortels, le vulgum pecus… “
Merci cher “Anonyme” et bravo pour ta pertinence pour avoir percé ma prose allusive et mis quelques points bien sentis sur les “i”.

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