Assurance-chômage : les grands groupes veulent limiter la durée d’indemnisation
La négociation Unédic s’est ouvert vendredi 17 janvier 2014.
L’Afep veut ramener à 18 mois la durée maximale d’indemnisation.
 
 
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Retour
à la table des négociations. Un mois après l’accord sur la formation,
syndicats et patronat se sont retrouvés ce vendredi 17 janvier pour
s’atteler à la redéfinition des règles d’assurance-chômage.


Ils ont jusqu’à fin mars, date d’expiration de l’actuelle convention Unédic, négociée en 2009 puis reconduite fin 2011.


Séduit
par la perspective d’une forte baisse du coût du travail via le « pacte
de responsabilité », le président du Medef, Pierre Gattaz, a accepté,
en dépit de ses inquiétudes sur la dette record de l’Unédic
(17,8 milliards d’euros fin 2013), de revoir à la baisse ses exigences,
remisant notamment sa volonté d’instaurer des droits dégressifs.


Mais
le consensus qui pourrait se dessiner avec les syndicats en faveur d’un
simple lifting des règles (lire ci-dessous) n’est pas du goût de tous.
La discrète mais puissante Association française des entreprises privées
(Afep), qui regroupe les 100 plus grands groupes français, défend au
contraire des ajustements majeurs du système d’indemnisation. Et tant
pis si François Hollande a réclamé mardi le maintien des droits des
chômeurs… Cela témoigne de dissensions au sein du Medef, dont sont
aussi membres la quasi-totalité des entreprises adhérentes à l’Afep.


Pointant que « la dette croissante met en danger le régime (…) et pèse sur la dette publique », l’Afep juge « particulièrement dangereux d’écarter ex ante toute réforme au motif que la croissance reviendra ». Et pas question de le résorber en jouant sur les cotisations chômage : « Au ­contraire, leur niveau déjà élevé pose la question à terme d’une baisse. » Solution
avancée dès lors : réduire la durée maximale des droits à allocations
de 24 à 18 mois (36 à 30 pour les seniors). Pour l’Afep, cette voie est
plus « pertinente » pour « assurer la pérennité du régime » que les droits dégressifs jugés peu efficaces « pour inciter au retour à l’emploi ».


Une idée choc viendrait compléter la réforme : « Reconfigurer l’offre raisonnable d’emploi » (sanctions en cas de refus d’un emploi, instaurées sous Sarkozy mais non appliquées), en échange d’un « accompagnement renforcé et orienté » vers les métiers en tension et ceux en devenir.


Eviter l’optimisation


La
vis serait aussi resserrée sur la durée d’affiliation : il faudrait
avoir travaillé 12 mois, et non plus 4, sur les 28 derniers mois pour
ouvrir des droits à allocations. Objectif : stopper la montée continue
de l’activité réduite, qui « tend à transformer les revenus de remplacement en revenus de complément » en raison de l’optimisation du système par les chômeurs… et les employeurs.

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