Numériquement, le CDI demeure, pour l’instant, la forme de contrat la plus répandue mais les choses pourraient s’inverser dans les années à venir si l’on tient compte du fait que le “stock” des contrats CDI ira s’amenuisant pour se voir progressivement remplacé par des contrats précaires.  Le salariat chez Adecco ne fait évidemment pas exception à la règle puisque nous assistons à une augmentation continue des contrats d’exception (CDD, stagiaires contrat pro…) pendant que diminuent les effectifs en CDI.
En Fance, entre 1984 et 2000, le nombre de contrat d’intérim a été multiplié par quatre et celui des CDD par deux. Aujourd’hui, les CDD courts (moins d’un mois) représentent 40% des intentions d’embauche, tandis que les CDD longs (plus d’un mois) continuent à diminuer régulièrement et nous assistons à un glissement de la précarité vers l’hyper-précarité avec la multiplication des contrats courts, cet état de fait ayant incité le pouvoir politique à envisager une taxation desdits contrats. Pour sanctionner cet état de fait et renflouer des caisses en piteux état, depuis un ans (juillet 2013) la cotisation
d’assurance-chômage est ainsi passée de 4 à 7 % pour les CDD de moins
d’un mois et à 5,5 % pour les CDD d’un à trois mois. La mesure épargne toutefois les CDD de
remplacement et les contrats saisonniers. Quant aux contrats de travail temporaire, seule la création du CDI intérimaire permit à la profession d’échapper à la sur-taxation.
Selon les statistiques disponibles, le record absolu de conclusion de CDD a été atteint au quatrième trimestre 2013 avec le score inédit de 83,7% de contrats conclus en CDD.
Les jeunes sont en première ligne de cette précarisation accélérée du monde du travail et le contrat CDD ou de travail temporaire, d’exception s’est transformé en passage obligé avant d’atteindre, peut-être un jour, le fameux CDI. Les politiques sont étrangement muets sur le sujet et sur les conséquences engendrées par cet état de fait : impossibilité d’emprunter, de mener à bien des projets et même de louer un logement sans une foultitude de cautions, et encore. 
Les statistiques du chômage n’ont pas grand sens si l’on ne met en perspective les types de contrats pratiqués. La situation de l’emploi ne cesse de se dégrader malgré d’imprudentes promesses et de généreuses subventions mais, plus grave encore, à cette dégradation en valeur absolue s’ajoute la modification en profondeur d’un salariat de plus en plus fragilisé, payant de sa fragilisation et de sa paupérisation la folle politique libre-échangiste menée en dépit des ravages provoqués sur le tissu industriel et l’emploi.

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