Toutes les études et analyses publiées à ce jour convergent pour ce qui concerne les prochaines négociations annuelles obligatoires (NAO) portant sur les salaires à appliquer en 2015. “Prudence”, “frilosité” et “modération” devraient donc, si l’on en juge les analystes, présider à la conduite des débats entre les représentants du personnel et les directions d’entreprises. Mais, comme chaque année aussi, les perspectives ne manquent pas de surprendre vos représentants du personnel habitués à la plus stricte austérité et même au gel des salaires depuis sept années maintenant. Par ailleurs, la tambouille permanente sur les systèmes de rémunération interdit toute lisibilité de leur évolution, les DADS et les déclarations d’impôt demeurant les seuls références fiables et indiscutables pour mesurer l’évolution ou la régression de la rémunération dans le temps.
Ainsi donc, des organismes connus et crédibles font état d’une augmentation salariale qui ne s’élèverait “qu’à” 2% en 2015 avec une tendance aux augmentations générales proches de celle de 2014. Il faut savoir que même en 2008, dans le creux de la vague, les augmentations s’établissaient quand même autour de 2,4% (contre plus de 3% avant la crise). Des observateurs déplorent même les conséquences d’une augmentation salariale constamment supérieure à l’inflation.
Ces considérations qui se prétendent pessimistes auraient pourtant de quoi enthousiasmer les salariés Adecco privés d’augmentation générale depuis sept longues années. Quant à la rémunération variable, n’en parlons pas. Bien sûr, il se trouvera toujours un certain nombre de salariés pour affirmer, avec raison, que leur rémunération s’est améliorée ces dernières années, avec ou sans C.T. et que, globalement, ils gagnent nettement mieux leur vie qu’il y a quatre, cinq, six ou dix ans mais ce sont les exceptions qui confirment la règle et nous sommes bien obligés de raisonner collectivement.
L’ensemble des articles évoquant une croissance salariale problématique en ce qu’elle progresserait plus vite que l’inflation nous laisse pantois. Ainsi, il y a trois jours, Le Monde titrait-il “La désinflation complique les négociations salariales 2015” et pose l’angoBodour,
Voudrais-tu quelques tickets-resto pour aller au nouveau petit snack ?
Papaissante question “pour 2015, les responsables des ressources humaines s’inquiètent :
comment va-t-on négocier les augmentations de salaires pour 2015 avec
une inflation qui ne dépassera pas 0,5 % en 2014
?. Chez nous, les DRH ne connaissent visiblement pas ce stress ou ont appris à le dompter et à vivre avec : chaque année, c’est zéro pointé, inflation ou pas. L’inflation, c’est pour notre poche.
La seule question qui vaille se résume à savoir si la direction osera maintenir une année de plus le gel salarial après avoir perçu plus de 100 millions d’euros de CICE. Bien sûr, seront évoqués les parts de marché en panne, une conjoncture que chacun sait difficile, un marché globalement atone, les incertitudes sur l’avenir, etc. Mais pour autant, avec un CICE passé de 4 à 6% et un niveau de démotivation record à tous les niveaux de l’entreprise, ne peut-on escompter, cette fois, un geste, le signe d’un commencement, même ténu, d’inversion de la menaçante spirale négative dans laquelle est engagée l’entreprise ? Nous voulons y croire et communiquerons en temps réel dès que seront connus les résultats de ces négociations à venir en fin d’année.

Bientôt, sur ce blogue, le grand retour de Maître Yakafokon !

4 Commentaires

  1. Et si aucun syndicat participez à la négociation ( qui est une vrai mascarade). Un envoi de propositions communes par LRAR signé par tous les syndicats . Eviter la division pour régner de la direction et montrer la solidarité entre syndicat sur un point essentiel qui est la rémunération.

  2. et qu'en est-il de l'absence "Réseau : Référentiel des minima de rémunération
    Grille de rémunération en cours de mise à jour, Merci de votre compréhension."
    c'est parfaitement anormal !!! cela dure depuis trop longtemps ! comment fait on pour vérifier son contrat et fiche de paie ???

  3. j'ai pu voir hier à l'inspection du travail le mode de calcul des nouvelles grilles de salaire !!!
    abherrant !!!!!!!! même l'inspectrice du travail a dit qu'ils ne pourraient pas nous défendre, car ce sera basé sur nos compétences de nos métiers, et ils ne pourront pas juger… donc ce sera direction prudhomme

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