Derrière les annonces régulières d’enviables résultats financiers se profile une réalité nettement moins affriolante : l’érosion constante, depuis plus de six années maintenant, de nos parts de marché. Il n’est ici question, ni de crise économique, ni d’une éventuelle embellie mais, quelle que soit la conjoncture et le niveau d’activité globale de la profession, de la part du marché qu’Adecco se trouve en mesure de capter. Il est ainsi possible d’améliorer ses parts de marché dans une conjoncture régressive ou d’en perdre alors que l’activité progresse significativement. Or, nous sommes bien obligés de nous rendre à l’évidence que la part relative qu’Adecco occupe sur le marché du travail temporaire ne cesse de décroitre de façon continue depuis maintenant plus de six années.
Chacun y va bien entendu de sa petite analyse explicative et ce sera tantôt le manque de tonus de commerciaux insuffisamment présents sur le terrain, de l’autre l’agressivité des concurrents de dimension moindre ou encore la politique tarifaire de l’entreprise destinée à freiner la chute d’une rentabilité dont l’argent public occulte en grande partie l’effondrement. Bien entendu certaines de ces explications ne sont pas dénuées d’intérêt et expliquent sans doute, en partie, le problème mais ne peuvent dispenser d’une analyse plus approfondie de la situation.

Prendre en considération les trois éléments causaux mentionnés ci-dessus ne peut en effet suffire à éviter de s’interroger sur la politique menée, sur les ravages de la démotivation dont il serait urgent de s’atteler à détecter les causes profondes, sur les conséquences prévisibles des effrayantes pertes de compétences de ces cinq ou six dernières années, etc.

Il est bien entendu beaucoup plus facile de mettre en cause l’insuffisance d’activité des commerciaux dont, rappelons-le, le dernier plan social (P.D.V.) a drastiquement réduit le nombre, que d’analyser à tête reposée et sans préjugés, les effets réels de la segmentation, la démotivation induite par les incessantes réorganisations, la réduction constante du réseau et des effectifs, l’illisibilité des systèmes de rémunérations pondus par rafale, l’inintelligibilité des états de gestion, l’impact des sous-effectifs, la complexité croissante des procédures en tous genres, l’inflation des reports divers et variés et à tous sujets, l’accroissement continu du temps passé sur des logiciels plus ou moins biens coordonnés et j’en passe… Depuis plus de sept années, nous alertons quotidiennement sur ce blog sur le danger que fait courir à l’entreprise l’immense démotivation de nombreux salariés. Sans prise en compte urgente de ces différents sujets essentiels, l’entreprise continuera à voir inéluctablement s’éroder ses parts de marché comme nous l’avons publiquement annoncé devant le secrétaire général de l’entreprise et la DRH de l’époque, le 13 mars  2012, à l’issue d’un mouvement de gréve auquel nous participions.

Pourra-t-on durablement encore continuer à perdre un point de part de marché chaque année ? La réponse réside dans la question.

9 Commentaires

  1. bonjour pendant qu ADECCO multipliait les augmentations de coef parfois 2 fois par an …. les concurrents eux les stabilisaient voire les baissaient.Aujourd hui le constat est là,il est juste trop tard même si la nouvelle politique est "on baisse, on baisse"…il faudrai t que nos chères têtes pensantes soient un peu plus sur le terrain que derrière leur bureau. bonne journée

  2. Pendant ce temps la on régale les Proman,Synergie,Crit,Adequat,DLSI et autres.Dans certaines parties du sud Proman est passé largement devant Adecco

  3. Vous ne parlez pas de la dégringolade du réseau BTP.On nous dit que c'est le premier marché de l'intérim en france mais rien n'est fait pour donner les moyens de travailler correctement ce marché.

  4. Degringolade du btp oui mais des reseaux comme pme btp gagne correctement leur vie, 4000 euros de prime en juillet dernier pour btp pme d une grande ville de l ouest presque bretonne…

  5. La cfe cgc vous pensez beaucoup, comme vos comparses tous syndicats confondus. Vous agissez quand ? La grève c'est pour quand ? 2015 le changement c'est maintenant !!!

  6. la question c'est jusqu'ou on va continuer la dégringolade.Faudrait que la direction commence à se poser les bonnes questions !

  7. Bonjour,

    A "Anonyme de 25 février 2015 22:42" les mouvements de grève sont toujours beaucoup demandés mais très peu suivi, tout comme la participation aux élections des IRP …
    Il est pas simple de faire bouger les gens dispatcher au 4 coins de la France et qui ont peur …

  8. Nous étions pourtant 300 à Nantes il y a presque deux ans, comme quoi nous pouvons le faire. Nous courons droit dans le mur de toute façon, les gens partent en cm, derniere en date une collègue du morbihan qui a frôlé le pire, un DO qui veut sauver sa peau, un DZ qui accentue la pression, que faut il qu il arrive pour que ça bouge, un suicide ???

  9. A anonyme de 15h22
    Tu as raison il sont peur et la plupart n'ont rien dans le froc.Peur ou pas peur il s finissent de toute façon par perdre leur job entre les plans sociaux,la pression,les fausses démissions et le harcèlement ou tout simplement le ras le bol

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici