Hier, je n’ai pas vérifié sur le calendrier mais ce devait être la Saint Alain. En effet, à en lire les principaux titres de la presse financière suisse, c’était un véritable festival. Du genre “La nouvelle direction déçoit profondément” (Agefi) ; “Le groupe a raté à peu près tous ses rendez-vous sur le trimestre”(Agefi) ou encore “Adecco chute sur une lourde perte et un objectif abaissé” (Adven) ; “Adecco s’affaisse en bourse après son 3ème trimestre” (Le Matin Online) et on  en passe…
Le motif de cette volée de bois vert ? Une perte de 513 millions d’euros annoncée pour le troisième trimestre, en regard d’un bénéfice de 198 millions l’année précédente. Cette perte abyssale ayant essentiellement pour cause une dépréciation de la survaleur du titre due à un changement de contexte législatif, défavorable donc, en Allemagne et en Autriche mais aussi, et c’est bien plus inquiétant encore, à des perspectives conjoncturelles défavorables. Tout cela dans un marché reconnu mature. Rappelons qu’une dépréciation de titre procède de la constatation comptable d’un amoindrissement de sa valeur en regard de la valeur d’achat. La véritable valeur d’un titre est bien celle qu’accepterait de débourser un investisseur avisé s’il avait à l’acquérir. Tout le reste n’est que spéculation, billevesées et effervescence microcosmique des milieux financiers. Pour faire simple, le titre Adecco se trouvait nettement surévalué et la direction du groupe avait fait tout ce qu’il fallait pour en arriver là. J’en connais quelques-uns qui ont quitté le navire au bon moment, les valises (Vuitton, sans doute) pleines à craquer…
Même si tout cela n’enlève rien à la valeur opérationnelle du groupe, il n’empêche que, victime du yo-yo permanent des cours boursiers, le titre Adecco a plongé de 8,6% hier, dès la publication de ces inquiétantes nouvelles.
Cela n’a guère empêché Alain
Dehaze, le CEO du groupe, lequel a succédé début septembre à Patrick De Maeseneire, de se féliciter d’une «nouvelle excellente performance opérationnelle», en mettant en exergue la «très bonne» croissance affichée en
Europe du Sud, au Benelux et sur les marchés émergents. Évoquant la suite de l’exercice, la direction générale du groupe se
montre néanmoins un peu moins optimiste que par le passé. Alors que la
marge d’exploitation avant intérêts, impôts et amortissements (EBITA)
s’est fixée à 5,8%, celle-ci n’est plus qu’attendue à 5,2% pour
l’ensemble de l’année, contre 5,5% jusqu’alors.
Enfin, il nous est précisé que l’amortissement de survaleur n’a toutefois aucun impact sur les
liquidités de l’entreprise et la politique en matière de dividendes,
ajoute Adecco. Nous voici rassurés. Tout ça pour ça, pourrait-on conclure.

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