La CFE-CGC a refusé de signer le protocole d’accord préélectoral pour la simple et bonne raison qu’il comportait des clauses défavorables aux cadres en regard du précédant, dénoncé par une organisation ultra-minoritaire pour des raisons que la raison connait… et que nous avions signé sans problème. 
Or, notre spécificité catégorielle nous amène naturellement à défendre l’intérêt des cadres et de l’encadrement et toute organisation syndicale généraliste se targuant de contribuer aussi, à sa mesure, à la défense des cadres ne pouvait en toute logique accepter certaines modifications de dernière minute imposées à la sauvette. Les véritables négociations ne sont pas un jeu de bonneteau et elles présupposent, à priori, un minimum de bonne foi. Sinon, il ne s‘agit pas de négociation mais d’autre chose. Notre refus de signature procède en tout cas d’une logique difficilement contestable. Qu’un certain nombre de cadres se positionnent sur des listes d’organisations dont les responsables leur chantent une belle romance côté jardin tandis qu’ils les dépouillent côté cour, cela ne peut que nous navrer mais reconnaissons à chacun le libre-choix de se positionner où bon lui semble. Si au moins pouvaient ensuite nous être épargnés les sempiternels et désolants “si j’avais su…”.

Circulent en ce moment les éléments d’une grotesque démonstration arithmétique selon laquelle il nous est expliqué que chaque membre de l’encadrement Adecco devrait peser d’un même poids représentatif que n’importe lequel des  152 465 salariés de l’effectif total, permanents et intérimaires confondus. Pour faire simple, l’intérimaire affichant au compteur quatre mois de mission en qualité de soudeur, secrétaire, comptable, cariste ou agent de production, dans une ou plusieurs entreprises, aurait exactement le même poids représentatif que le cadre permanent Adecco investi depuis 5, 10, 15, 20 ans ou plus au service de l’entreprise. Un peu comme si l’avis de la mamie achetant quotidiennement sa baguette de pain à la boulangerie du coin équivalait à celui du boulanger dans la gestion de son commerce. Ou, pour reprendre l’exemple évoqué lors de l’avant-dernière réunion de négociation par un élu d’une autre organisation syndicale, comme si le chômeur s’exprimait à voix égale avec les membres de Pôle Emploi sur la gestion dudit établissement public.

Il est grand temps d’en finir avec les faux-semblants, les argumentations biaisées et les abandons honteux : oui l’entreprise fonctionne grâce aux salariés intérimaires qui, par leur travail et leur investissement, assurent le chiffre d’affaires, tout comme la boulangerie doit son existence aux mangeurs de pain ou le maraîcher aux ménagères qui lui achètent ses légumes. Non le salarié intérimaire n’est pas à égalité avec le salarié permanent pour assurer la défense de ce dernier, ses conditions de travail, son salaire et et le fonctionnement de l’entreprise Adecco. Au risque d’enfoncer des portes largement ouvertes, il ne semble pas inutile en ces périodes de fébrilité démagogique de rappeler pareille évidence.

Fidèles à notre mission, nous
revendiquons donc de n’avoir pas signé un protocole d’accord
préélectoral qui s’avère nettement en retrait par rapport au premier
pour ce qui concerne les cadres et leur représentation.
 
Opposés à la politique du pire et soucieux de l’intérêt général, nous avons fini par accepter de signer l’avenant de prorogation des mandats, afin que les instances continuent de fonctionner. Nous sommes bien conscients en écrivant ces lignes de la distance qui peut exister en ces préoccupations, parfois un peu techniques et les votre, cher(e)s collègue(s) qui vous efforcez au quotidien à faire tourner l’entreprise. Ces querelles et agitations microcosmiques ne doivent néanmoins pas faire oublier qu’il en va très concrètement de votre avenir. Votre choix, votre voix et votre détermination engagent l’avenir des instances au premier rang desquelles les Comités d’établissement. Est-il besoin de faire un rapprochement avec la situation politique actuelle ? Combien, autour de vous, entendez-vous se lamenter de flagellants et repentants jurant leurs grands dieux qu’on ne les y reprendrait plus ? Agaçantes larmes de crocodile alors qu’en fait, il n’est pas si difficile que ça de ne pas se tromper…

6 Commentaires

  1. Nous acceptons bien volontiers cette remarque, conscients que le sujet est complexe et qu'il faut vraiment "être dedans" comme on dit.

    Il nous paraît donc indispensable d'y revenir dès la semaine prochaine avec plus de précisions.

    Il faut pour l'instant nous faire confiance au moins sur le fait que le protocole était plus défavorable pour les cadres que le précédent que nous avions signé.

    Notre spécificité "cadre" nous rend garant de la défense de ceux-ci et de leur intérêt bien compris dans le respect de chacun.

  2. Ne baissez pas le froc tenez bon,on en a marre des élus qui ne pensent qu'a profiter et à se planquer.De toute façon en tant que cadre je voterai CFE CGC.

  3. Eh bien moi, tout cela me fait penser à nos chers et tendres politiques. Des gens qui pour beaucoup pensent aux tactiques politiciennes, pour plaire à leurs électeurs plutôt qu'à l'intérêt commun. Je ne remets pas en question votre décision, à laquelle on ne comprend absolument rien, mais quand on fait le rapprochement avec les syndicats nationaux actuellement….ça me laisse perplexe.
    Mais bon, c'est en grande partie de la faute des salariés qui ne votent pas suffisamment…..

    Pour avoir laissé plusieurs messages, peut on avoir un retour sur la continuité du ce est sud à partir de mars????

  4. Merci de vous penchez sur les EDG de janvier tout en pensant aux élections. Nous avons eu la pression de la rem au budget et aujourd'hui le payons très cher.

  5. Bonjour, je suis intérimaire cadre par choix, je travaille chez Adecco mais aussi chez Manpower et encore avant chez Adia, je suis ancienne militante élue secrétaire quand j'étais en CDI sous l'étiquette CGT UGIC. Je suis ingénieure aéronautique. J'ai vu un tract de la CGT Adecco et suis étonné qu'un syndicat fasse un tract pour critiquer d'autres syndicat FO et CFE CGC! Pourquoi critiquer la CFE CGC qui ne fait que défendre la catégorie qu'elle est sensée défendre? Ne pensez vous pas qu'il est plus important de travailler sur le fond des sujet notamment La Défense des droits des salariés? J'ai quitté mon CDI par choix et suis intérimaire depuis 11 ans sans arrêt, quitte l'UGIC car trop centre sur les interêt personnels des co fédéraux, mais aussi parceque les femmes ne sont pas les bienvenues.
    Concernant la CFE CGC ayant une connaissance des instances j'ai parfois du mal à vous suivre.

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