Pouvoir d’achat :
le pouvoir d’achat est une notion économique qui a pour objectif de
mesurer la quantité de biens et de services qu’un revenu donné permet
d’acquérir.
 

Si l’on s’en tient à la définition purement consumériste qu’en fait
actuellement le gouvernement, c’est le pouvoir d’acheter, de payer, de consommer tout de suite
 

Le « nouveau monde » ne veut plus s’embarrasser de « concepts
poussiéreux » tels que le salaire socialisé, les contributions ou la
catégorisation des cotisations (catégorisation purement administrative
par ailleurs).
 

Ce discours est hélas attractif pour des salariés sous pression et
stressés, dont le quotidien se résume à une course contre la
montre, contre les échéances et les factures. Dans un tel environnement,
le pouvoir d’achat devient en effet l’unique préoccupation de ces
salariés que l’on voudrait prétendument responsabiliser pour pérenniser
et augmenter la profitabilité de l’entreprise, leur promettant pour ce
faire des primes et une participation aux bénéfices, c’est à dire du
« net ».
 

Leur absence d’autonomie rend de fait cette responsabilisation
impossible puisqu’ils ne peuvent en l’occurrence ni déterminer la
répartition entre profit et salaire, ni peser sur l’utilisation de la
valeur économique de l’entreprise.
 

Rappelons-le, tous les dispositifs mettant le net en
avant au détriment du brut ne représentent sur la durée que des baisses
de salaires, de même que les heures supplémentaires
« défiscalisées »
.
 

Pour rester au contact des réalités, rappelons nous que l’INSEE
considère la rémunération des salariés comme l’« ensemble des
rémunérations en espèces et en nature que les employeurs versent à leurs
salariés en paiement du travail accompli par ces derniers : salaires et
traitements bruts en espèces et en nature, cotisations sociales
effectives et imputées à la charge des employeurs ».

Salaire socialisé

A l’heure où le coût de la vie explose et où l’individualisme porte à privilégier le verbe avoir au détriment du verbe être,
la notion de salaire socialisé (cette partie du prix du travail qui
n’est pas versée sous forme de salaire direct à celui qui a effectué le
travail) semble être devenue étrangère au plus grand nombre.

Certes, du point de vue de l’employeur, c’est le salaire super brut
qui compte car il correspond à ce que l’employé « coûte » réellement.
 

« Le salaire super brut est la somme du salaire net et des
cotisations sociales salariales et patronales payées en contrepartie du
travail effectué par le salarié ».
 

Pour le salarié, en revanche, le salaire socialisé est de la
plus grande importance sur le moyen/long terme car il est constitué de
cotisations versées à des institutions dites de protection sociale
.

Ce sont ces institutions qui le redistribuent aux salariés et à leurs
ayants droit, plus en fonction du travail qu’ils ont fourni (comme
c’est le cas pour le salaire direct) mais en fonction de leurs besoins.

Ces besoins concernent, selon les périodes et des aléas de la vie,
l’assurance maladie maternité, l’invalidité-décès, l’assurance
vieillesse, l’assurance veuvage et l’assurance accident du travail. Afin
d’évoquer leur mode de fonctionnement globalement, on peut dire que ces
institutions empruntent au modèle beveridgien (les prestations sont
versées aux individus qui en ont besoin) ainsi qu’au modèle bismarckien
(les prestations sont versées aux individus qui se sont assurés contre
tel risque).

Cotisations/charges

Selon que l’on voudra parler d’ouverture à des droits ou de gêne et
de frein à la croissance d’une entreprise, on utilisera l’une ou l’autre
de ces deux expressions…
 

Plus sérieusement, le principe de la cotisation consistant à
mutualiser une partie de la richesse produite dans les entreprises pour
financer les retraites et la sécurité sociale est une conquête du mouvement ouvrier instituée après la Seconde Guerre mondiale.
 

L’assurance-chômage, qui relevait précédemment de ce principe de
cotisation, est désormais financée par l’impôt, en l’occurrence la CSG,
dont le taux est passé à 9,2 % contre 7,5 % avant 2018.

Horizon 2019/2022

En 2016, les ressources de la protection sociale (cotisations
sociales, CSG et autres impôts et taxes affectés) étaient de 758,7
milliards d’euros pour des dépenses totales (prestations+frais de
gestion et financiers) de 759,1 milliards d’euros, le déficit n’était
donc plus que de 400 millions d’euros en 2016.
 

Le retour à l’équilibre en 2019 donne des idées à certains, qui
voudraient user des excédents disponibles (plusieurs dizaines de
milliards d’euros) comme d’une « tirelire » permettant de compenser les
baisses d’impôts à venir, tout en réduisant le déficit de l’État (qui
compensait jusqu’à présent les allègements divers consentis aux
entreprises).
 

Ainsi, la loi de finances 2019 qui permet la transformation du crédit
d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), en baisses pérennes
de cotisations sociales, privera la Sécurité sociale d’environ 26
milliards d’euros. Le reversement d’une partie des recettes de TVA ne
compensera que partiellement la perte de recettes induite.


La même loi de finances ne prévoit pas non plus de compensation pour la
suppression des charges salariales sur les heures supplémentaires (env.
600 millions d’euros), ni pour la fin du forfait social dans les
entreprises de moins de 250 salariés (env. 600 millions d’euros
également, prélevés sur la participation et l’intéressement versés par
les entreprises à leurs salariés). Pas davantage de compensation pour
les 300 millions d’euros correspondant à la réduction du taux de CSG
pour les 300 000 retraités les plus modestes.


Devenus des variables d’ajustement pour le budget de l’État, la Sécurité sociale et les institutions de protection sociale perdent leur caractère solidaire si spécifique et si précieux,
édicté dans le programme du Conseil national de la résistance (CNR),
adopté dans la clandestinité le 15 mars 1944, programme intitulé « Les
jours heureux », dont voici un extrait traitant du plan social : 
« Un rajustement important des salaires et la garantie d’un
niveau de salaire et de traitement qui assure à chaque travailleur et à
sa famille la sécurité, la dignité et la possibilité d’une vie
pleinement humaine, »

  • « Un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les
    citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont
    incapables de se le procurer par le travail, avec gestion appartenant
    aux représentants des intéressés et de l’État, »
  • « Une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours ».

Source : Miroir social 

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