Attentes, priorités, perceptions… Le
18ème baromètre Cadremploi réalisé par l’Ifop (*) dresse un portrait
riche d’enseignements sur les aspirations des cadres vis-à-vis du
travail et de l’entreprise. Zoom sur les nouvelles tendances.
 

“Aucune politique de direction ne tient la route si
les personnes chargées de la mise en œuvre – les cadres – ne partagent
pas l’impression que cela va dans le bons sens.”




Salariés cadres et assimilés : la CFE-CGC en première ligne

Comme l’a souligné François Hommeril, président confédéral, venu commenter le 21 mars dernier la présentation du baromètre Cadremploi,
celui-ci vient conforter plusieurs thèmes chers à la CFE-CGC, le
syndicat de l’encadrement (cadres, ingénieurs, techniciens, agents de
maîtrise…) représentant les populations de l’encadrement dans le secteur
privé et la fonction publique.

Pour François Hommeril, « la question de l’attachement est
actuellement le problème numéro un des entreprises car elle a un impact
direct sur leurs performances. Aucune politique de direction ne tient la
route si les personnes chargées de la mise en oeuvre – les cadres – ne
partagent pas l’impression que cela va dans le bons sens »
.

Autre constat dressé par le président de la CFE-CGC : « Les jeunes
cadres veulent clairement que leur travail ait une utilité non seulement
pour l’entreprise mais aussi pour la collectivité au sens large. Il
s’agit d’une exigence nouvelle, très forte chez les 30-40 ans. Si les
entreprises ne mettent pas le paquet sur le sens, elles auront un mal
fou à recruter. »


Le 18e baromètre Cadremploi réalisé par l’Ifop : quelques nouvelles tendances

  • UN PAYSAGE DE L’EMPLOI DÉGAGÉ
Le constat est d’abord positif au niveau de l’emploi avec 266 400
recrutements de cadres en 2018 en France (dont 73 400 créations de
postes) à comparer avec les 53 800 créations de 2017, les 45 200 en 2016
et les 28 800 en 2015. On compte 4,98 millions de cadres en France dont
3,6 millions dans le privé. Leur âge moyen est de 44 ans. Ce sont à
57,8 % des hommes et 37,5 % travaillent en Ile-de-France. Le taux de
chômage des cadres est de 3,4 % actuellement, le turnover de 8,4 %.

  • LA RÉMUNÉRATION TOUJOURS AU TOP DES PRIORITÉS
Quand on leur demande quelles sont leurs attentes prioritaires en
cas de changement d’emploi, les cadres placent en tête la réponse
« gagner plus » (51 %), devant la « bonne ambiance » au travail (42 %),
« pouvoir faire de nouvelles expériences / élargir (mes) compétences »
(35 %) et un « meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie
privée » (32 %). Frédéric Dabi, DGA de l’Ifop souligne que si « l’ambition
financière reste forte, elle est en nette baisse depuis 2011 (62 %
cette année-là), et que ce qui progresse le plus, c’est avoir une bonne
ambiance au travail. »

  • LA MONTÉE EN PUISSANCE DES SOFT SKILLS
« L’adaptation aux changements », « la capacité d’organisation »
et « un bon relationnel » sont les trois compétences les plus
importantes à avoir sur le plan professionnel. En dehors de l’expertise
métier qui arrive en tête des compétences recherchées par les
recruteurs, ils sont aussi 23 % à estimer que « des qualités
personnelles, hors compétences techniques » sont les plus recherchées
aujourd’hui.

  • OPTIMISME INDIVIDUEL, PESSIMISME SOCIÉTAL
Plus de sept cadres du secteur privé sur dix sont optimistes pour
leur emploi (ou leur recherche d’emploi pour les chômeurs) mais ils ne
sont que 37 % à être optimistes sur « le contexte économique et
social », un score en dégringolade de 18 points sur un an. En écho à
l’actualité sociale, 63 % des personnes interrogées ne font pas
confiance aux responsables politiques français pour trouver une issue au
mouvement des gilets jaunes.

  • DES SOUHAITS DE MOBILITÉ CONTRADICTOIRES
Quand on leur demande quelle est « la situation qui les décrit le
mieux », 36 % des cadres se disent « ouverts aux opportunités » contre
45 à 46 % les trois années précédentes. On peut donc croire à une envie
de stabilité. Or dans le même temps, ils sont 12 % à vouloir « créer une
entreprise » ou « devenir indépendant », contre 7 % l’année dernière.
Difficile donc de savoir si les cadres veulent « bouger » ou pas.
D’autant qu’à la question « A quelle échéance souhaiteriez-vous
changer de poste/d’entreprise/de secteur ? », ils sont entre 37 et 53 % à
répondre « d’ici 3 ans et plus ».

  • UNE RELATION PLUS DISTANCIÉE A L’ENTREPRISE
La baisse de l’attachement envers l’entreprise est tangible.
Cette valeur était en 2009 le premier qualificatif avancé par le panel
pour exprimer ce qu’on ressent envers son employeur (28 %). Elle est
aujourd’hui tombée à 20 % tandis que « l’indifférence » arrive en tête
(23 %).

  • UNE CONNAISSANCE DES DISPOSITIFS ASSEZ PARCELLAIRE

Les répondants assurent qu’ils étaient 79 % à « avoir entendu
parler de la fusion de l’Agirc et de l’Arrco », parmi lesquels 45 %
« voient bien ce dont il s’agit » et 34 % « pas bien »… Même flou
artistique quand on leur demande s’ils connaissent « les dispositifs
permettant de bénéficier de l’assurance chômage après une démission » :
56 % répondent oui (dont 16 % avec « une idée précise ») et 44 % non. 

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