Les prestations de nos DRH ressemblent de plus en plus à une pièce de théâtre de Feydeau. L’un, tel le mari jaloux, entre par la porte quand l’autre sort subitement par la fenêtre et les nouveaux venus sont annoncés en même temps que les sortants. Sur ce dernier point, reconnaissons que l’on gagne du temps, même si l’on en vient à éprouver un certain malaise devant la preuve d’une préméditation évidente. Ainsi, pour ce qui concerne les DRH groupe, Véronique succède à Diane qui suivait Émilie, elle-même supplantant Raphaël qui lui-même… Quant aux DRH France, Sophie prend la suite de Natalie qui avait remplacé Anne-Sophie, elle-même succédant à Marine qui remplaçait une autre Véronique. Cette valse permanente de nos Directrices des ressources humaines commence à inquiéter sérieusement les plus sereins de nos collègues sur les raisons profondes d’une telle précarité.
Le tempo semble à peu près identique d’un DRH à l’autre. Les six premiers mois passés en immersion et découverte sont suivis d’un “rapport d’étonnement” qui laisse, peu après, place à l’étonnement d’être… remercié rapidement. Comme on ne nous dit pas tout, nous sommes contraints d’échafauder quelques hypothèses les plus vraisemblables possibles sur cette rotation accélérée de nos DRH. Des relations normales de travail sont-elles devenues impossibles avec notre PDG ? Le poste est-il sous-payé en regard de ce qui se pratique sur le marché ? Les projets de l’entreprise sont-ils à ce point inacceptables en termes de ressources humaines qu’aucun praticien n’accepte de les assumer ? L’horizon de notre profession s’assombrit-il si fort que cela justifie pareille débandade ? Qu’est-ce qui fait fuir ou justifie l’éviction de ces cadres des ressources humaines ? Il est temps pour la direction de s’exprimer simplement sur le sujet car il y va d’une confiance qui commence à s’émousser sérieusement.
Et puis surviennent fatalement d’autres questions. Quelle est la marge de manœuvre sur le sujet des ressources humaines dans une entreprise qui s’est engagée à fond dans la financiarisation  de son modèle économique ? Dans quelle mesure le DRH peut-il encore se positionner comme force de proposition alors qu’on ne lui parle de que rentabilité, de productivité et de résultats ? Pourquoi Adecco s’avère-t-il incapable de fidéliser, ne serait-ce que quelques années, son DRH.
La situation s’avère moins rassurante encore si l’on prend en compte les départs précipités du numéro deux de l’entreprise, le Directeur général-adjoint et le DGO, Directeur général des opérations. Perdre en trois mois son DGA, son DGO, sa DRH groupe et sa DRH Adecco France envoie un bien mauvais signal aux salariés permanents, aux intérimaires, aux clients, aux actionnaires. La direction doit communiquer de toute urgence sur le sujet !

5 Commentaires

  1. cela fait 15 ans que je suis dans l'entreprise, et il devient urgent que la CAP soit redonné, au vue de ce qui se passe là haut c'est très inquiétant pour le réseau, clairement nous avons besoin d'être rassuré !

  2. Est-ce que ce ne serait pas le signe qu'un leader des RH n'est pas capable d'appliquer lui-même ce qu'il prône aux autres ? De nos jours, la direction pense qu'il faut nous fouetter et nous casser pour aller chercher ou récupérer le business ? Trouvez-vous réellement qu'il fait bon vivre chez ADECCO ?

  3. Elles sont également mises à rudes épreuves. Demander de casser du Collaborateur, ce n'est pas facile tous les jours, certaines voulaient peut-être encore pouvoir se regarder sans un miroir

  4. Adecco ne veut pas de DRH pour faire avancer les choses. Il faut un DRH dans une grosse boîte alors on a un DRH mais quel pouvoir de faire avancer les ressources humaines ? quelle initiative prise par les RH ces dernières années ? On a les réponses !

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