Le local alloué par la direction Adecco aux élus du CSE Nord, comme l’impose la législation, n’offre pas de conditions de travail convenables et, surtout, ne répond pas aux exigences sanitaires présentes, légalement imposées. Sa surface est notamment très insuffisante pour prétendre pouvoir appliquer la première des mesures préventives : la distanciation physique.

La direction avait donc promis d’en rechercher un autre, plus conforme et plus sécurisant, à proposer aux élus. Le cahier des charges n’est pas bien compliqué : une surface suffisante permettant de réunir, dans de relatives conditions de sécurité, les élus présents en réunion préparatoire et aux commissions et la proximité des deux gares lilloises, nombre d’élus se déplaçant en train.

Que croyez-vous que proposa la direction ? Une piteuse sélection de trois locaux situés dans un même quartier, le quartier de l’Épeule à Roubaix. Non seulement l’endroit se trouve à environ trois quart-d’heure des gares lilloises – un périple d’une demi-heure de tramway suivi d’un quart d’heure de marche, avec valise et sacoche – mais de plus dans l’un des quartiers où règne notoirement la plus grande insécurité. Non seulement Roubaix ressort régulièrement et dans tous les classements parmi les dix villes les plus dangereuses de France mais en plus, avec le Pile, les Trois-Ponts et l’Alma, l’Épeule fait partie des quatre quartiers de Roubaix où il est plus que déconseillé de flâner, même brièvement et même en voiture. Il faut savoir que 75% du territoire de Roubaix est classé en Zone urbaine sensible (ZUS) et 90% en Quartiers prioritaires de la ville (QPV). Roubaix est classée parmi les villes les plus pauvres de France et 43% de sa population vit en-dessous du seuil de pauvreté. Quant au taux de logements sociaux, il est si élevé (35%) que même l’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU) n’est plus autorisée à y financer le moindre HLM supplémentaire. En une cinquantaine d’années, ce sont 20 000 habitants de cette commune qui ont pris la poudre d’escampette vers des cieux plus cléments.

Alors oui, c’est vrai, en zone franche le terrain et les loyers sont à des prix imbattables, on ne peut pas moins chers (sauf pour le contribuable) et dans son choix, la direction n’a évidemment pris en compte que le seul aspect économique. Un quartier coupe-gorge à trois-quart d’heure de la gare, voilà qui lui semblait bien suffisant pour les élus. Ceux-ci ont donc évidemment refusé, à l’unanimité, cette proposition indécente et aucun autre choix ne leur étant proposé, devront se contenter de leur local exigu de Château-Rouge à Marcq-en-Baroeul, avec les risques de contamination au Covid en prime.  

Pour l’anecdote, la semaine même où la direction remettait sa proposition, le quotidien régional La Voix du Nord publiait un article sur un fait divers malheureusement devenu si banal que presque plus personne ne le remarque : Roubaix : en reportage à l’Épeule, une équipe de France Info Tv se fait arracher sa caméra

2 Commentaires

  1. En réponse à Anonyme de 11h50 :

    Cher Anonyme, je ne sais pas si les syndicats sont ou non pour la mixité sociale car il faudrait avant tout commencer par définir ce concept.

    Ce que je sais c'est qu'ils ont pour mission statutairement définie de défendre les emplois, les conditions de travail et les salaires de leurs adhérents en priorité.
    C'est la première mission d'un syndicat quel qu'il soit.

    Pour le reste, les élus ont aussi le droit, comme l'ensemble des salariés, de bénéficier de conditions de travail correctes, dans le respect de la législation, des mesures d'hygiène et de sécurité.

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