Le groupe Adecco, comme ses concurrents mais à un niveau sans doute plus élevé encore, s’apprête à de grandes réorganisations dès les mois à venir et en tout cas dans les deux prochaines années. Ce n’est évidemment pas une révélation mais cette certitude aide à comprendre les importants mouvements d’état-major et le jeu de chaise musicale auxquels nous assistons depuis quelques mois. La simple lecture de l’organigramme de la Direction générale Stratégie, Transformation et Digital permet de mieux saisir la finalité du nouveau cycle stratégique intitulé Future@Work, officiellement annoncé le 1er décembre dernier à la presse et aux milieux financiers.

Ce plan écrit affiche les orientations et ambitions du groupe Adecco pour les trois années à venir et prévoit très explicitement une concentration des activités et une réduction des structures, le tout reposant sur une accélération de la digitalisation. Trois entités ont été désignées pour porter ce projet : Adecco, Talent Solutions et Modis. Cette dernière, plutôt discrète jusqu’alors, portera la lourde ambition de devenir leader des technologies du consulting, ce qui présage de grands bouleversements d’organisation pour les mois à venir.

Contrairement à ce que peuvent penser un certain nombre de nos collègues, certains concurrents ou observateurs extérieurs, l’entreprise est on ne peut plus profitable et nos actionnaires font figure d’enfants gâtés. En effet, en dix petites années le taux d’EBITDA – sans doute le meilleurs indicateur de la performance financière de l’entreprise – a doublé, passant de 2% en 2009 à 4,1% en 2018. L’objectif est maintenant de l’amener à 6%… Cette amélioration de la performance opérationnelle est liée notamment à une augmentation régulière de la productivité du travail : celle-ci a ainsi progressé de 38% en 10 ans. En 2009 Adecco générait 496 000 euros de chiffre d’affaires par salarié à temps plein et dix ans plus tard 686 000 euros.Soit une productivité accrue de 40%. Qui dit mieux ?

Quant à nos actionnaires,ce serait plutôt un conte de fée ou un rêve éveillé qu’ils vivent. En effet, afin de les satisfaire au mieux, Adecco s’est lancé depuis 2012 dans une stratégie de rachat de ses propres actions, représentant un investissement total de 1,350 milliard d’euros : d’abord 400 M€ en juin 2012, puis 250 M€ en septembre 2013, puis à nouveau 250 M€ en novembre 2014 pour racheter près de 3,9 millions de ses propres actions (2,2% du capital), en mars 2017, il a engagé 300 M€ pour racheter 4,58 millions de titres (2,68% du capital) puis en septembre 2018, il a engagé 150 M€ pour racheter près de 3,5 millions de ses propres titres représentant 2% du capital. Ces rachats successifs ont permis de baisser le nombre d’actions et ainsi de maximiser le bénéfice versé pour chaque action détenue.Mieux que le Loto et l’Euromillions réunis !

Et les salariés dans tout ça ? Coincés entre un plan social qui ne dit pas son nom, des NAO à zéro, comme d’hab, un plan d’économie du groupe – GrowTogether – de 250 millions d’euros et une volonté d’augmenter encore et toujours l’EBITDA tout en contractant le réseau et les effectifs, leur situation devient de plus en plus précaire et difficile à tenir. Nous voici cependant plus optimistes qu’il y a quelques mois. Le nombre de contacts et d’adhésions à la CFE-CGC augmente de mois en mois, signe tangible d’une prise de conscience bien orientée. Future@Work ou non, inscrivez-vous dans la durée en rejoignant la CFE-CGC, le syndicat des cadres chez Adecco.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici