Bien sûr, on le savait, tout le monde le savait et nous n’avions pas manqué de communiquer sur le sujet avec force et passion tant l’enjeu nous semblait et nous semble toujours important, essentiel même. Cette fois, c’est fait, les premiers salaires fixes sont arrivés, sans le moindre sou de part variable. Jusqu’au 31 décembre, il y avait cette garantie, faussement rassurante puisque provisoire, qui permettait au moins de bénéficier de la plus avantageuse des formules entre l’ancienne et le calcul dit “Pyramide” – c’était l’accroche destinée à rassurer et… à faire signer – mais, comme prévu, au 1er janvier 2022, c’est action-réaction : le fixe et rien d’autre. La régularisation trimestrielle et même annuelle viendra bien entendu équilibrer la situation mais en attendant il faut vivre, se nourrir, payer ses charges, rembourser ses crédits… Nous avons par ailleurs la certitude que même une fois les régularisations perçues, une majorité de nos collègues perdront encore en rémunération. C’est bien simple, chaque modification du système de part variable engendre son lot de gagnants, minoritaires, et de perdants, majoritaires. Fabuleux pour la direction et imparable : la direction peut à chaque fois prouver qu’il y a des gagnants et que le système est donc favorable aux salariés. CQFD mais le tour de magie commence à être éventé !

Pour janvier comme pour les mois suivants, exceptés les mois de régularisation, il faudra donc se contenter du salaire fixe délesté, avant impôts, des charges sociales patronales et salariales au taux le plus élevé au monde. Voici au moins une médaille d’or qu’aucune nation ne nous a ravie à aujourd’hui. Ce différé dans le temps de la part variable de rémunération a toujours été pour la CFE-CGC l’un des points d’achoppement non négociables de ce système Pyramide qui cumule tant de tares qu’à peine mis en œuvre il a dû être modifié mais sans pour autant devenir favorable aux salariés. Relire à ce sujet notre récent article du 12 janvier “CSE Central d’aujourd’hui – Rémunération variable : le compte n’y est pas“.

Aujourd’hui ce mode de calcul de rémunération est entériné et une large majorité de salariés l’ont signé, souvent à contrecœur et sous haute pression mais signé quand même. C’est comme cela et inutile de regarder en arrière. Nous constatons que tous ceux qui n’ont pas signé cet avenant et les précédents gagnent nettement mieux leur vie que les autres, ce qui prouve ce que nous ne cessons de répéter : chaque nouveau système, aussi ingénieux et bien “vendu” soit-il, vient gratter un peu plus le fond de vos poches.

Nous redoutons les conséquences du turn-over qui, d’ores et déjà s’aggrave de mois en mois. C’est la fuite éperdue des “anciens” mais aussi de ceux qui ne le sont pas.  La belle annonce de la direction qui aurait décidé de recruter 1 000 permanents supplémentaires devrait nous rassurer mais comment vouloir comparer l’efficience à court terme d’un salarié en CDI, présent depuis 3, 5, 15 ans ou plus avec un autre en CDD de 3 ou 6 mois qui découvre notre métier ? Qui va faire le job en attendant la montée en compétences des nouveaux venus ?

Épilogue. Le jour où la direction fera le rapprochement entre sa politique de gestion des ressources humaines et notre perte continue de parts de marché, nous serons sauvés. Mais, à ce jour, nous n’observons pas la moindre connexion…

PS : pour prendre connaissance de nos différents article sur le sujet depuis plus d’un an, il vous suffit de taper le mot “pyramide” dans la barre du moteur de recherche de ce site

5 Commentaires

  1. Le plus inquiétant c’est qu’on est en train de nous expliquer que le prochain variable sera en avril. Mais qu’advient-il se celui de décembre qu’on devait toucher à J+2 ?

  2. Alors là effectivement les salaires de janvier font mal !!
    Mais que dire de ce superbe système de rémunération dénommé PYRAMIDE ? Le grand flou artistique !? Personne ne semble vraiment en mesure de nous indiquer precisement à quelle date nous toucherons ce fameux variable S2 2021 (à la fois c’est pratique…tout ce qui ne sort pas des comptes d’Adecco profite à Adecco, pas de petit profit et là nous faisons face à des experts, vous en conviendrez, l’histoire nous l’a suffisamment prouvée).
    Sans parler de beqom annoncé comme l’outil de l’année sur lequel ont disparu les CDD 2021 et donc pour lesquels à date nous ne sommes pas en mesure d’enregistrer le niveau d’atteinte de l’objectif individuel et j’en passe…mais dans quelle entreprise travaillons nous?
    Un bien beau métier dans une bien triste entreprise…

  3. Vous avez dit « fierté » de travailler chez Adecco ? Ce n’est pas chez mon banquier que je pourrai être fière !

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