Qui a un jour prétendu que Adecco était une prison?

Pour ceux qui en auraient douté, “Adecco n’est ni une prison, ni une salle d’attente”, selon la formule adressée à un Directeur d’agence par un Directeur opérationnel visiblement agacé et peut-être un peu dépassé par les évènements. La première partie de la phrase va de soi puisque voici des années que nous avons bien intégré que pour ceux qui ne sont pas satisfaits, la porte est grande ouverte, selon la formule consacrée. Tout le contraire d’une prison et donc pas besoin d’une lime, d’un calibre, ni d’un hélicoptère. Au tarif actuel de l’énergie et donc du chauffage, il va d’ailleurs peut-être falloir quand même penser à la fermer. Ça ralentira peut-être un peu le turn-over par la même occasion… La seconde partie de ce propos nous semble plus énigmatique. Une salle d’attente est le lieu dans lequel on attend. Jusque-là on arrive à suivre, mais on attend quoi ? Une opportunité professionnelle à l’extérieur ? Un rendez-vous chez l’un de nos concurrents qui performe et capte les parts de marché que nous ne sommes pas en capacité de conserver ?  Ce devrait être quelque chose comme ça. Mais reconnaissons que cette phrase sortie de son contexte a de quoi questionner sur la fibre managériale de certains.

Aujourd’hui, parmi les Directeurs opérationnels et de zone dont une bonne partie sinon une large majorité nous soutient et adhère à notre vision des choses, certains semblent tétanisés par une situation dans laquelle ils ne se voient plus qu’un rôle de contrôleur des items de suivi de l’activité et notamment du TAC et des PA. Leurs incantations ressemblent à des rafales d’arme automatique dans les BD, TAC, TAC, TAC, TAC, TAC… et il semblerait que le seul objectif à atteindre aujourd’hui soit le nombre de visites commerciales imposé. Ne surtout pas se faire remarquer sur ce critère par son Directeur de zone qui  prendra un cigare par son Directeur opérationnel qui lui-même se fera allumer par le Directeur général, mettant par la même occasion le Président en piteuse situation face au QG zurichois dont le tenancier risque à tout moment de se faire débarquer par d’ingrats actionnaires coalisés en assemblée générale. Ah l’ingratitude humaine  ! A quoi ça tient tout ça : tu ne fais pas suffisamment de visites sur ton petit périmètre quelque part dans la France profonde et c’est un CEO universel qui risque de passer à la trappe !

Leur deuxième obsession très en vogue, c’est le plan d’investissement… euh… pardon… de surinvestissement.. C’est l’alibi définitif. Grâce au surinvestissement, il n’est plus défendable d’être à la ramasse sur son budget, de ne pas fournir l’ensemble des commandes, de ne pas reprendre de parts de marché, et on en passe. Tout juste si on ne vous reproche pas les intempéries. Il suffisait d’y penser, finalement : les embauches tant attendues vont régler comme par enchantement l’ensemble de nos petites et grandes misères. On se demande même comment l’illumination ne nous avait pas éclairés avant ! Les managers crispés sur de pareilles postures ne se font pour autant pas d’illusions : ils se savent prisonniers (on y revient…) d’un vision court-termiste. Comme ce même Directeur opérationnel lançant à un de nos collègues Directeur d’agence : “Dans trois ans, je ne sais pas si je serai encore là”. Bonjour le modèle, adieu l’espérance ! Quasiment aussi précaire qu’un DRH, finalement !

Aujourd’hui, certains managers sont en souffrance, submergés par la pression, les injonctions contradictoires, le manque de moyens et l’illisibilité de la politique menée par le groupe. Le fameux “bon sens” est sans doute la ressource qui manque le plus en même temps que le retour aux fondamentaux. Comme nous l’avons évoqué il y a encore deux jours en CSE Central : faute d’écouter les hommes et les femmes du réseau et de nous recentrer sur le métier, il n’y aura aucune reprise du moindre chouïa de parts de marché. Surinvestissement ou non.

6 Commentaires

  1. Pas facile non plus pour l’encadrement faut pas croire. On nous demande beaucoup et nous faisons ce que nous pouvons. Sinon d’accord pour l’essentiel avec cet article. Ne baissez pas les bras

  2. On a plus les moyens de faire des visites.
    Alors pour avoir le calme et la paix sociale cela fait des années que nous saisissons des visites fictives.
    Et on essaye de faire le job en mettant en poste quelques intérimaires.
    Bref, le réseau est blasé !

  3. Pour ma part je me fous complètement de leurs délires je saisie des visites fictives comme tout le monde d ailleurs et je fais ce que j ai à faire pour mes clients et mes intérimaires et nous avons de bons résultats, c’est bien la preuve que leur demande c est de la bêtise
    Et pour ce qui est des recrutements invest , rappelons qu’il faut du temps pour former de nouveaux collaborateurs à notre métier et avec Goéland c’est pire …
    Ne vous laissez pas faire et résister mais comme eux , sans manières ni respect ✊

  4. Ne saisissons que les jobs que nous servons, ne validons que les candidatures que nous mettons à l’emploi, continuons à saisir des visites fictives et tout le monde sera contents… si tu fais consciencieusement ton travail… en transparence… tu te fais taper dessus. Nous sommes dirigés par des incapables. Seuls les chiffres comptes… le contexte économique se tend… les budgets augmentent de sorte à ne pas verser de variable et faire plaisir aux actionnaires. Rien à faire des humains… de la chair à canon… rien de plus. Regardez Orpea… le vent tournera !

  5. Faire la grève de la saisie des visites, actions co, PA et j’en passe.
    LA solution qui n’a jamais été testée et qui ferait bien ***** nos chers dirigeants.
    Sans leus TAB ils sont perdus.

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