Du lundi 25 juillet au mardi 23 août rediffusion du meilleur de l’année
Article paru le 23 novembre 2021

Un légende urbaine circulant à bas bruit voudrait que les Directeurs de zone soient actuellement en opposition plus ou moins frontale avec leur hiérarchie, les Directeurs opérationnels, au sujet des budgets 2022 jugés déraisonnables et irréalistes. La semaine dernière, dans notre article « Un Directeur de zone nous confie : les objectifs 2022 sont démentiels« , nous évoquions des budgets hors-sol que les Directeurs de zone ont tous reçus mais rechignent à communiquer tant ils redoutent la réaction des équipes réseau et notamment des managers. Imposer des progressions à deux chiffres après une année finalement  plutôt faste côté finances mais alors que l’on n’en finit plus de grignoter les moyens humains et matériels du réseau provoquera forcément, au mieux un légitime mécontentement et au pire une démotivation complète, ce qui s’avère bien pire à terme.

Les Directeurs de zone rechigneraient donc à communiquer ces budgets irréalistes qui leur ont été imposés et chercheraient à gagner du temps histoire d’attendre une hypothétique révision, un retour à la raison de nos président et DG mais surtout du tout-puissant ogre de Zurich. Peut-être mais sont-ils pour autant en conflit ouvert comme on peut l’entendre ici ou là ? Pour bien connaître les rouages de l’entreprise, nous n’en croyons pas un mot. Dans notre structure ultra-hiérarchisée le dialogue a depuis bien longtemps laissé place à un autoritarisme ne souffrant aucune discussion et exigeant une soumission sans faille. La seule alternative de l’encadrement intermédiaire se résume à la subordination ou à la sortie de l’entreprise, quelle qu’en soit la modalité arrangée. Les Directeurs de zone sont bien rémunérés et, même si le poste comprend un niveau d’exigence élevé et implique un rythme soutenu, n’ont aucune envie de se confronter à un marché de l’emploi sur lequel ils peineraient à retrouver l’équivalent et risqueraient plutôt de se faire déplumer. D’ailleurs, malgré une grande discrétion de la direction sur le sujet, nous savons que cette fonction ne subit pratiquement aucun turn-over volontaire contrairement à toutes les autres.

Ceci dit, nous espérons néanmoins qu’un dialogue constructif permettra à nos dirigeants d’effectuer un atterrissage en douceur dans le monde du réel et par conséquent de revoir leur copie. Qu’une direction souhaite obtenir en même temps le beurre, l’argent du beurre, les faveurs de la crémière et même son fonds de commerce, nous le savons mais notre devoir consiste à lui rappeler que cela relève du domaine de l’utopie. Il est temps de devenir adulte et de prendre en considération la situation telle qu’elle est : un réseau affaibli par le départ de nombreuses compétences et la réduction de son implantation, un niveau de démotivation encore jamais atteinte et l’affliction de la fameuse « restructurite chronique évolutive », maladie hautement invalidante qui finit par rebuter les meilleures volontés.

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