Nous ne recevons que quelques témoignages directs mais davantage d’indirects qui tous convergent pour nous confirmer les difficultés grandissantes des Directeurs de zone dans l’accomplissement de leur mission et surtout une dégradation de l’état de santé psychique et sans doute physique de nombre d’entre eux. Il n’est plus vraiment exceptionnel, ni même rare, d’apprendre que tel ou telle DZ subit une situation d’épuisement professionnel – burn-out pour reprendre un terme parfois galvaudé -, de dépression ou de pathologie physique, en situation de récidive ou non, dont on peut raisonnablement imputer les causes à une situation professionnelle devenue intenable. Évoquer le légitime secret médical ne pourra jamais empêcher les proches de ces victimes d’avoir des yeux pour voir, des oreilles pour entendre et un cortex pour comprendre les situations dont ils sont témoins.

Le Directeur de zone appartient à l’encadrement intermédiaire, positionnement particulier dans lequel le cadre ne décide pas plus des orientations, directives et objectifs qu’il ne produit directement lui-même. Situation souvent bien plus inconfortable qu’il n’y parait, comme pour toutes les fonctions intermédiaires. Il s’agit par conséquent essentiellement d’un rôle d’animation, de suivi, d’accompagnement et de contrôle. Nous savons les difficultés de la fonction pour avoir souvent reçu des témoignages, parfois poignants et toujours édifiants. La souffrance au travail d’une partie d’entre eux provient précisément de leur positionnement intermédiaire dans lequel il faut au moins feindre d’adhérer à des orientations et directives du Codir auxquelles on ne parvient plus à croire soi-même pour les imposer à des subordonnés dont la défiance croît de jour en jour et dont les moins timorés regimbent de plus en plus ouvertement. Cette double pression permanente et excessive, assortie ou non de conflit de valeurs, contribue à une situation de stress, de mal-être et, à terme, d’épuisement dont nous connaissons bien le pouvoir pathogène et les conséquences parfois redoutables sur la santé physique et mentale de ceux qui la subissent durablement.

Managers aux poches vides, les Directeurs de zone ne bénéficient plus ou si peu de la moindre marge de manœuvre pécuniaire pour entrainer leurs troupes dans les conquêtes commerciales. Reste le contrôle, le suivi de plus en plus factuel et pointu, la pédagogie et les sanctions pour tenter d’embarquer des équipes exténuées et de plus en plus blasées. La carotte ayant disparu, reste le seul bâton dont nous connaissons l’inefficacité en termes de capacité à motiver, entrainer et fédérer…

Actuellement en cours de négociation en vue d’un accord d’entreprise portant sur les risques psychosociaux et leur prévention, les élus CFE-CGC Adecco alertent la direction sur la situation de plus en plus difficile vécue aussi bien par les équipes des agences et autres sites que par les managers en général et l’encadrement intermédiaire dont le positionnement devient de plus en plus difficilement tenable à mesure de la démesure des objectifs financiers excessifs de l’entreprise. Cadres comme les autres, qu’ils soient assurés que les difficultés qu’ils traversent actuellement seront abordées à l’occasion de la négociation en cours sur les risques psychosociaux dont une réunion se tient aujourd’hui même.

16 Commentaires

  1. Merci de vous inquiéter de nous ! Nous ne sommes pas la “méchante direction” mais des cadres comme les autres. On a un travail, des objectifs et si on échoue on est jetés tout simplement !

  2. Vous n’êtes pas des cadres comme les autres
    ne serait ce qu’en terme de salaire
    (Je sais de quoi je parle)
    Après les dégâts que vous avez causé, plutôt que de défendre la minorité bien pensante

    Vous avez le retour de bâton enfin de vos positions

    Assumez

  3. Il y a des bons des mauvais comme pour toutes les qualifs ! de toute façon ils n’ont plus aucun pouvoir et aucun moyen
    ce sont des cadres comme les autres et ils font leur budget ou ils sortent

  4. Cher Rédacteur,

    Autant je partage à 100 % tous tes articles autant celui-ci est difficile à “avaler”!

    Certes, il est possible qu’il existe chez Adecco des DZ bienveillants avec leurs équipes et qui sont en souffrance . OK pour eux, on peut éventuellement comprendre.

    Par contre, aller comptabiliser les départs, les arrêts de travail, l’ancienneté des collaborateurs, le turn over, les arrêts maladie… de chaque DZ.

    Je ne fais pas la même lecture. Des DZ voient le vent tourné et pour sauver leurs fesses avancent du “ce n’est pas de me faute, c’est parce que…. Etc…” Ils ouvrent le parapluie !

    C’est INACCEPTABLE. C’est parce qu’on souffre que l’on doit être INHUMAIN ?

    Alors chers DZ en souffrance, on va vous dire la même chose que vous dites à vos collaborateurs :” La porte est ouverte, allez voir si l’herbe est plus verte ailleurs !”

    Non, non, et non, ne comptez pas sur nous pour avoir pitié de vous !

  5. Pas vraiment des cadres comme les autres au vu des salaires…
    Personnellement, je n’ai pas du tout pitié de mon ancienne DZ qui m’a laissé me faire harceler sans bouger…
    Juste retour de bâton.
    Evidemment ce n’est pas une généralité. Il reste effectivement des gens “biens”. Et ce sont souvent eux qui sont en épuisement. Peut être car ils ne cautionnent plus les pratiques de leur direction.

  6. Bravo à la CFE-CGC Adecco pour cet article qui, à mon sens, reflète bien la réalité.
    A mon sens, on est tous salariés Adecco et, du fait, tous bel et bien dans le même bateau!
    On n arrivera à s en sortir que dans l unité et la cohésion de l action.
    Chacun peut œuvrer selon ses possibilités et à son niveau.
    Comme le disait Mère Teresa: « Nous réalisons que ce que nous accomplissons n’est qu’une goutte dans l’océan. Mais si cette goutte n’existait pas dans l’océan, elle manquerait ».

  7. Bonjour aux lecteurs,

    J’ai attentivement lu l’article et les commentaires. Evitez de taper tout de suite sur la tête des DZ, tout comme celle du manager en production juste parce qu’il représente la direction.

    Oui, les DZ sont pris entre le marteau et l’enclume, oui ce n’est pas rose tous les jours, oui les rémunérations sont plus intéressantes et encore mais et oui ceux qui gagnent le plus s’accrochent, tout dépend qui est comparé et je pense que c’est juste la normalité vu les responsabilités.

    Voici mon message : essayez de percevoir s’il s’agit d’une politique d’entreprise anormale ou c’est le comportement qui est anormal.

    Pour finir je me présente, je suis un DZ qui a quitté l’entreprise et qui n’était en phase avec les valeurs, avec le discours incohérent à tenir et avec sa hiérarchie sur le méthodes qu’il devait employer et qui par conséquent a aussi été en souffrance.

    Je profite de mon intervention pour remercier les membres de la CFE-CGC, notamment Fanny et Arnaud, qui ont toujours su agir avec discernement lorsque j’étais encore parmi vous.

  8. Je ne vous fait pas un dessin. Devant l’accumulation des situations et des problèmes, mon ancienne DZ devait convoquer mon ancien DA avec mon ancienne RH. Mais j’ai appris après, par la même RH qu’elle l’avait finalement convoqué sans elle ( je pense même avec le recul qu’elle n’était au courant de rien). Les petits arrangements entre amis d’Adecco ont fait que c’est finalement nous qui sommes partis en RC car on en avait suffisamment vu et entendu (mais c’est déjà ça, tout le monde n’a pas eu cette chance). Donc non il n’y aura pas de mouchoirs. Être entre le marteau et l’enclume n’est pas une fatalité. Y a plein de concurrents qui n’attendent que vous.

  9. Oui certains DZ sont dans l’angoisse permanente de faire passer des messages qu’ils n’approuvent pas ..ils ou elles peuvent faire preuve de bienveillance ,si si j’en connais ..mais forcément ce ne sont pas ceux qui sont les mieux perçu par leur DO.
    OUI ce sont aussi des Cadres qui ont le droit d’être écouté aussi. Merci à la CFE CGC et au rédacteur d en parler

  10. Les DZ ont le choix de rester ou pas mais bien souvent quant ils partent il y a un chèque au bout ….pas pour les équipes agence
    Certains sont de bons managers qui préservent leurs équipes d’autres préservent leurs propres intérêts
    Ce ne sont pas les DZ le problème au final, c est la direction et ses méthodes

  11. Mouais…. franchement la mienne de DZ, j’ai zéro pitié. Elle n’en a eu aucune pour mes collègues qui sont partis un par un suite à des pratiques managériales à vomir de la part de ma DHS. DHS et DZ toujours en poste….
    Cf article du mois de juin…..

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