Les résultats des négociations annuelles obligatoires (NAO) 2022, concernant les salaires pour 2023, sont aujourd’hui connus de tous et il ne s’est trouvé qu’une organisation syndicale pour en signer le projet d’accord. Nous avons tout dit sur le sujet, tout écrit et mené toutes les démarches possibles. Notre demande de rendez-vous auprès du Président France a fait l’objet d’un refus tout juste poli et il nous a fallu nous contenter d’un rendez-vous avec notre DRH et notre DRS, sans doute compétentes dans leur domaine mais ne disposant pas d’un fifrelin de marge de manœuvre en matière de rémunération. Pour elles, il s’agit de NAO satisfaisantes voire ambitieuses – le premier qui rit se prend 10% de budget supplémentaire – et tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes. Nous ne devons pas vivre sur la même planète surtout lorsqu’elles nous affirment ne recevoir que des retours positifs du réseau. Notez qu’être satisfait lorsque l’on subit une gel durable de fixe, des budgets inatteignables, une baisse ou même une disparition de part variable et un différé trimestriel de son versement, c’est un concept. Nous demeurons open !

Avant d’évoquer la faisabilité d’un mouvement de grève en début d’année, nous avons appelé dans un premier temps l’ensemble de nos collègues à ne plus travailler gratuitement, même une heure. Difficile d’appeler à des actions en faveur des salaires si un nombre non négligeable d’entre nous continue à donner dans le bénévolat, ce bénévolat qui, soit dit en passant, aura fait la fortune de la plupart des grands groupes. Prochainement, il nous faudra nous questionner sur la pertinence des revalorisations qui consiste à s’en aller chaque année, tête basse, plomber nos fidèles clients, de préférence PME tandis que sont épargnés l’immense majorité des clients sous accord-cadre. Revalorisation des clients,, des dividendes… pourquoi les salariés devraient-ils éternellement demeurer les seuls à ne bénéficier d’aucune revalorisation ? Ensuite nous nous interrogerons sur l’attention peut-être excessive que nous apportons à Goéland, cet oiseau de mer vorace en temps qui nous éloigne trop souvent des réalités de notre métier.

Face au “mur Adecco” pour reprendre l’expression contenue dans le titre de l’article de notre confédération syndicale (Salaires : la CFE-CGC face au mur Adecco), il n’est évidemment pas question de demeurer les bras croisés et il appartient à chacun, chaque jour, même un peu, même discrètement, de manifester son opposition à une politique salariale si peu soucieuse des efforts et investissements de chacun. Dix mille petites résistances feront plus et mieux pour faire avancer la cause que de grandioses déclarations sentencieuses aussi vite oubliées que déclamées.

5 Commentaires

  1. A moi aussi ma DZ m’avait dit que l’ensemble de ses collaborateurs étaient “contents” de leur sort au moment même où elle me proposait une rupture conventionnelle à moi “le vilain petit canard” qui me plaignait que 70% de mes intérimaires gagnaient plus que moi.
    Au final, je me suis rendu compte que mes collègues se plaignaient tous “en off” mais aucun n’osaient mettre leur poste en jeu.
    Moi qui suis maintenant parti, je me rends compte qu’il ne reste plus chez Adecco que des “anciens” qui ne font plus que 35h sans investissement+ des alternants/CDD qui ne sont que de passage. Bon courage à vous, organisations syndicales qui défendez des “moutons”. Les “bons” salariés (ceux qui défendent autant leurs intérêts que ceux de leur entreprise) sont partis à la concurrence avec une motivation accrue à “plomber” Adecco.
    Prendre des parts de marché à ses anciens collègues qui, au final, vous abandonnent face à la Direction du style :” on est d’accord avec toi mais tu comprends on n’ira pas plus loin” , cela ressemble à une revanche bien agréable.

  2. Bien payer les DZ pour dire des énormités pareilles
    Je voudrais pas être à leur place
    Ça doit être dur de se regarder dans la glace non ?

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