Les portes des salles cossues du CODIR ne seront sans doute jamais assez épaisses, ni molletonnées pour prévenir les fuites d’information et indiscrétions qui parfois nous remontent et contribuent à éclairer nos lanternes et surtout nos analyses. De récents échos ainsi dérobés nous font état d’une déception sinon d’une insatisfaction grandissante de notre direction quant à l’évolution de l’activité de notre filiale QAPA.

Il se murmure en effet, dans les allées du pouvoir, que les indicateurs chiffrés de notre “solution digitale Adecco”, plus connue sous le nom de QAPA, déçoivent et, selon l’expression actuellement en vogue, ne se situent pas à l’attendu. Ce n’est pas un mystère, nos dirigeants Adecco escomptaient une digitalisation de notre métier forcément marginale dans un premier temps mais bien plus rapide que celle à laquelle nous assistons. Il en serait de même chez nos principaux concurrents, obligés de revoir à la baisse leurs ambitions digitales. Entre le rêve de grand enfant d’une prestation sans agences et sans salariés ou presque et la réalité, il y aurait plus qu’un fossé. Les agences et leurs équipes font de la résistance et c’est une très bonne nouvelle si l’algorithme peine à remplacer des équipes investies et de qualité.

Est-ce à dire que la digitalisation de notre métier n’aura pas lieu ? Non, évidemment, elle aura lieu et comme nous l’avons plusieurs fois écrit, nous serions bien la seule activité de services à ne pas digitaliser à tour de bras et à ne pas réduire drastiquement les réseaux physiques. Il suffit d’observer le monde des services aux particuliers comme aux entreprises et notamment, la banque, les assurances, les agences de voyages, de location de voitures ou autres, etc. La digitalisation aura lieu mais son tempo semble ne pas convenir à notre direction avide qui aimerait le jouer allegro et même, si possible, prestissimo et non adagio.

QAPA avancerait d’un pas de sénateur selon certains de nos dirigeants et ce constat n’annonce sans doute rien de bon pour la carrière de certains qui feraient bien de se dégotter fissa un “projet à l’externe” ou de s’imaginer une vocation accélérée pour la lombriculture, la micro-brasserie ou les danses de salon.

1 COMMENTAIRE

  1. Le digital est en route, cela permet d être compétitif auprès de clients autrefois éloignés de l’intérim. Les purs player sont de plus en plus nombreux et cassent les prix déjà très exsangues cependant nous constatons que le 100% digital, une fois testé par le client n’est pas la panacée et je sais de quoi je parle ! Nous en revenons du coup à une nécessité de pouvoir avoir un mix entre du digital et du physique. Le rôle des agences est vital pour la relation humaine et c’est pas pour rien que les 100% purs player ont du mal à pérenniser leur présence et leur pdm sur des gros sites à enjeux. Adecco a les cartes en main en espérant que ce soit la meilleure main de la partie!

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