Il ne peut y avoir de bon climat et de satisfaction des salariés dans une entreprise sans un dialogue social apaisé et qualitatif, le seul auquel nous aspirons, pas plus qu’il ne peut y avoir de bonne politique si l’on a failli dans le choix des personnels censés la servir. Cette impitoyable loi de la vie rappelée, revenons un instant sur les négociations en cours, à la lumière des précédentes élections professionnelles.

Les réunions menées jusqu’à ce jour dans le cadre des projets d’accord dits de structuration et de Protocole d’accord préélectoral (PAP) nous rappellent de fâcheux souvenirs, lorsque, dans le cadre des dernières élections professionnelles, il nous avait fallu batailler ferme pour obtenir ne serait-ce que ce que prévoient les textes légaux. Soyons clairs et précis : nous n’avons pu y parvenir tout seuls.

Le 15 avril 2019, dans l’article “L’ultime appel de la CFE-CGC à défendre la représentation du personnel chez Adecco“, nous rappelions le contexte légal et notamment les considérables reculs en la matière qu’impliquaient les”mesures Macron” en termes de régression dans la représentation du personnel. Vous retrouverez les détails dans cet article. Nous écrivions notamment “Cela n’a pas empêché la direction de faire une proposition minimaliste, inférieure à celles de l’ensemble de la profession, à 21 élus (dont 3 cadres), soit 40% de moins que ce que prévoient les textes. Pour des raisons que nous préférons continuer à ignorer, des organisations syndicales sont prêtes à valider cette proposition dérisoire qui affaiblira d’autant les instances chez Adecco. Ce sera moins d’élus pour chaque syndicat et vraisemblablement la quasi-disparition de ceux qui n’avaient pas obtenu les 10% au premier tour des dernières élections.

Malheureusement, malgré nos alertes répétées, il s’est trouvé une majorité d’organisations syndicales à signer ce pitoyable accord PAP et il nous a fallu, jusqu’à ce jour, nous contenter d’une représentation du personnel réduite à sa plus simple expression. Minoritaires, nous ne pouvions hélas pas grand chose et c’est avec tristesse qu’un peu plus de deux semaines plus tard, dans l’article “La CFE-CGC n’a pas signé le protocole d’accord préélectoral (PAP)“, nous en étions réduits à d’amers constats :

Il y aura donc moins d’élus que sur la mandature actuelle et surtout beaucoup moins que ce que permettent les ordonnances Macron. Nous n’épiloguerons pas sur les raisons qui ont pu pousser les grandes centrales syndicales généralistes à souhaiter la diminution de la représentation du personnel mais préférons démontrer concrètement et arithmétiquement comment direction et syndicats se sont entendus pour minimiser la représentation des cadres. Il s’agit quant même d’un protocole validant un nombre global d’élus à -40% – près de moitié – inférieur à ce que préconisent ces fameuses ordonnances Macron qui allaient, nous disait-on, larmes aux yeux et trémolos dans la voix, affaiblir les syndicats et torpiller le dialogue social ! Du jamais vu dans la profession : après analyse de la situation, pas une entreprise d’intérim, pas un de nos concurrents n’a validé un nombre d’élus inférieur au nombre de 35 (par établissement) prévu par les textes. Pas une, nous avons vérifié et parcouru les PAP des principales enseignes de la profession. Chez Adecco, il faudra se contenter de 21 élus.

Tout était dit ou presque et nous vous invitons, cette fois encore, à vous reporter à l’article en question. Un peu plus loin, nous apportions un certain nombre de précisions :

En effet, le protocole d’accord préélectoral (PAP) qui vient d’être signé par quatre grandes centrales ouvrières entérine une diminution drastique du nombre des élus cadres.“, puis un peu plus loin encore : “De 3 élus titulaires par périmètre et 3 suppléants qui avaient le droit de siéger, nous passons à 3 élus titulaires et un seul suppléant autorisé à siéger au CSE. Les ordonnances prévoient en effet que les suppléants ne seront plus invités aux séances plénières pour se cantonner précisément à un rôle de suppléant. Pour résumer, seuls 4 élus cadres pourront siéger au CSE au lieu de 6 précédemment, soit 33% de moins. Plus grave encore, la disparition de 547 Délégués du personnel et élus CHSCT dont 80 cadres, l’instance étant supprimée par les ordonnances. Lot de consolation : 25 Représentants de proximité (par établissement) dont sont quasiment exclus les cadres pour des raisons que nous détaillerons prochainement“.

Aujourd’hui, les propositions de l’entreprise ne peuvent nous rassurer puisqu’il était question, dès la première réunion, de poursuivre encore les régressions et diminutions d’effectifs d’élus et par conséquent d’affaiblir plus encore la représentation des salariés de l’entreprise.

Nous avons besoin de vous tous pour, à minima, stopper une dégringolade inquiétante qui aboutirait à toujours moins de dialogue social et par conséquent davantage de passages en force de l’entreprise à tous sujets (NAO, avantages, mesures sociales, budget CSE, etc…). Rien ne se fera sans vous et nous comptons sur vous pour nous aider à vous aider.

2 Commentaires

  1. la question que je me pose toujours c’est quel est l’intérêt des autres syndicats à se tirer un balle dans le pied ? déjà aux dernières élections je n’avais pas compris
    Vous avez une réponse ?

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