Lors de l’édition 2023 de Vivatech, The Adecco Group a présenté, notamment au ministre du Travail, Olivier Dussopt, le « CV Maker », capable de générer un curriculum vitae grâce à ChatGPT. (Paul Malinic)

Article relevé sur Les Echos.fr

Que ce soit par le biais d’outils développés en interne, ou fruit de collaborations avec des partenaires technologiques, le spécialiste des services en ressources humaines Adecco recourt désormais à l’intelligence artificielle sur l’ensemble de sa chaîne de valeur.

Parcours, formation, expérience : tout y est. Pourtant, ce curriculum vitae est généré automatiquement, grâce à l’intelligence artificielle ChatGPT. Présenté en juin dernier par The Adecco Group lors de la dernière édition de VivaTech , la grand-messe de l’innovation technologique, le CV Maker Inclusif permet aux candidats de créer gratuitement un CV en ligne. C’est également à l’aube de l’été 2023 que le groupe suisse spécialisé dans les services en ressources humaines a mis en place sa charte interne sur l’utilisation de l’IA.

« Nous sommes convaincus que prendre le virage de l’ IA générative ne constitue pas une option : il s’agit d’une révolution dont les impacts vont être démultipliés en comparaison des autres transformations numériques, en termes de procédures ou de façons de travailler », explique Alexandre Viros, le président en France de The Adecco Group.

Gagner en efficacité

Ainsi, l’organisation aux 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires, qui entend « se poser en leader de la HRtech », dixit le dirigeant, s’attache-t-elle à intégrer l’IA sur l’ensemble de sa chaîne de valeur. « Cette technologie irrigue tous nos métiers, depuis les postes de recruteurs, jusqu’aux plateformes d’emploi, en passant par la formation des candidats », détaille Hélène Jonquoy, la directrice innovation et digital de The Adecco Group. Et d’ajouter que le recours à cette technologie représente également un levier « pour gagner en efficacité dans les process internes, par exemple afin de traiter plus rapidement les paies ou les réclamations ».

Qu’il s’agisse de ses organismes de formation, tel Adecco Training, ou de ses filiales dédiées au recrutement (parmi lesquelles Adecco, LHH, Qapa ou encore Akkodis), l’IA est donc mise au service « du rapprochement entre candidats et entreprises », selon les termes d’Hélène Jonquoy.

Acteurs plus agiles

Convenant qu’il ne saurait y avoir « une recette toute faite », Alexandre Viros indique que ces outils « peuvent émaner des équipes elles-mêmes, être le fruit d’un développement conjoint avec des partenaires technologiques ou résulter d’une approche de rachat ». « Les collaborations externes restent pertinentes car, face à la vitesse d’évolution de cette technologie, nombre de grandes entreprises internationales, ou d’acteurs plus petits et plus agiles, disposent d’une force d’accélération phénoménale », dit-il, « voyant un péché d’orgueil dans l’idée de tout faire soi-même ».

Pour rappel, The Adecco Group a procédé, en 2021, pour 65 millions d’euros, à l’acquisition de Qapa , start-up d’intérim française qui recourt notamment au machine learning, ou algorithme apprenant, en vue d’une mise en relation davantage personnalisée entre demandeurs d’emploi et recruteurs. L’année suivante, le groupe reprenait la société de conseil en ingénierie Akka Technologies , pour un montant de 2 milliards d’euros en valeur d’entreprise.

Montée en compétences des collaborateurs

Néanmoins, Alexandre Viros et Hélène Jonquoy soulignent d’une même voix que « l’IA ne relève pas uniquement de l’IT, mais surtout de bouleversements sociétaux et humains ». D’où la nécessité « d’un accompagnement de la part des dirigeants », d’après Alexandre Viros. Pour sa part, Hélène Jonquoy insiste sur la montée en compétences des collaborateurs « dont le niveau de sensibilité à l’IA se révèle très hétérogène, avec de fervents ambassadeurs du sujet, et des profils parfois plus réfractaires ».

Outre le rappel des risques, notamment éthiques, levés par l’IA, figurant dans la charte maison et concernant donc l’ensemble des effectifs, des cursus de formation ont été déployés en interne. « Le plus souvent sous la forme d’une expérience opérationnelle, plutôt que d’un cours magistral », glisse Alexandre Viros. Ainsi, des collaborateurs issus de différentes entités sont-ils actuellement accompagnés afin d’acquérir les compétences du métier de « prompt ingeneer » , ou ingénieur de recherche capable de « dompter » les IA.

Source : Les Echos

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici