La fête était belle, nous l’avons écrit, mais une fois les flonflons et lumens envolés, chacun s’en est retourné retrouver son quotidien et les vicissitudes de sa vie.

Les lendemains de fête se ressemblent toujours un peu avec leur goût amer, ce blues flottant et tenace qui vous envahit, les verres vides et l’odeur de tabac froid qui imprègne les vêtements, les flat-cases qui trainent sur scène et les projecteurs éteints. Le réel nous ne nous lâchera pas comme ça, soyons-en certains, et nous impose vite ses doutes et questionnements, notamment cette question lancinante qui revient en boucle : et maintenant ?

Dans la chaleur de Disney Events, on ne pouvait imaginer l’avalanche de doutes, d’interrogations et même de critiques qui allaient déferler dès le lendemain ou surlendemain de ce show de début d’année et, à ce sujet, ce sont des dizaines de témoignages que nous avons collectés dont la convergence surprend et rassure à la fois en confirmant leur cohérence.

Manque de chaleur humaine

Si tous nos collègues s’entendent pour apprécier la qualité technique du spectacle, car c’est bien de cela qu’il s’agit, nombre d’entre eux déplorent le manque d’enthousiasme, de motivation profonde et de chaleur humaine. “L’aspect humain n’était pas présent” nous confie telle Directrice d’agence et “On n’a pas parlé d’humain” confirme son collègue de l’agence voisine. “On n’a pas parlé de nos difficultés de tous les jours“, “Manque de reconnaissance sur le plan humain“… Ce sont des dizaines de verbatim collectés au hasard des visites dans les agences, des appels téléphoniques ou des textos qui nous évoquent ce manque d’humanité ressenti, ce manque de véritable esprit d’équipe, pas celui que l’on prêche mais celui que l’on vit. La technique, la technologie, l’organisation et les moyens matériels ne peuvent suffire à donner durablement du sens et de l’envie et rien ne remplacera jamais l’âme, la moelle et les valeurs si l’on veut fédérer et entrainer.

Solution, la grande oubliée

Notons aussi l’agacement de nombre de nos collègues cadres lorsque sont un peu trop mises en avant, à leur goût, des entités du groupe à la rentabilité modeste tandis que sont à peine évoqués les performances du navire-amiral : Solution. Family je vous aime, certes, mais il arrive que la famille se montre parfois un peu envahissante. Nous ferons remarquer qu’il n’y a, en l’occurrence, rien de nouveau sous le soleil si l’on se souvient de l’importance inversement proportionnelle à leur poids dans le chiffre d’affaires du groupe attribuée à des entités telles que Spring, Expert, Modis, Altedia – cela tournait parfois au lavage de cerveau – et si l’on remonte beaucoup plus loin de Novitec, Alexandre Tic… Un peu comme si Solution faisait partie des meubles, une sorte d’évidence que l’on n’aurait même plus besoin d’évoquer.

Des questions soigneusement filtrées

Nous le déplorons chaque année mais le procédé semble immuable : les membres de la direction n’ont répondu qu’à quelques questions ciblées, soigneusement sélectionnées et aux réponses lisses et convenues. L’incongruité et l’impertinence semblaient inscrites aux abonnés absents. Pas question donc de poser en direct des questions libres. Dommage, car ce sont généralement les meilleures et les plus productives. Celles qui font bouger les lignes et avancer le schmilblick.

Les grands oublis du Kick-Off 2024

Toujours selon de nombreux retours qui nous ont été confiés, il aura manqué des engagements factuels sur un retour à l’autonomie du manager, un engagement concret et détaillé sur une simplification des procédures – les incantations ne suffisent plus. Il aurait été de bon ton de manifester une reconnaissance appuyée envers tous ceux qui ont lutté pour maintenir et essayer de développer les parts de marché et tiennent leur agence ou hub à bout de bras dans un marché difficile et ultra-concurrentiel.

Pourquoi aussi ce silence gêné et ces atermoiements sur le véritable point d’achoppement que constitue aujourd’hui le modeste 5% d’intéressement des recruteurs alors que tous les managers ou presque ne cessent d’évoquer ce point délicat ? On ne peut à la fois ressasser à longueur de journée que notre prestation repose en grande partie sur la qualité des recruteurs et du recrutement et ne leur attribuer qu’un modeste 5% d’intéressement sur leur rémunération. Les recruteurs doivent être rémunérés à juste hauteur de la difficulté de leur fonction et de l’état du marché de l’emploi.

Pourquoi aussi ne pas avoir adopté un discours opérationnel au lieu d’un focus sur le groupe et d’une avalanche de chiffres et objectifs un peu sortis d’un chapeau ? Trop de chiffres tuent les chiffres et rien ne peut remplacer un raisonnement, un explicatif et une feuille de route intelligible.

Enfin, nombreux sont nos collègues qui attendaient un effet d’annonce, une nouvelle d’importance, pas la proclamation d’une énième partie de chaise musicale ou d’un festival de tango suisse mais de celles qui font briller les yeux. Ils nous avouent être demeurés sur leur faim.

Et l’inclusion des représentants du personnel ?

Si il a été abondamment question d’inclusion, sauf sur la question du maintien dans l’emploi et de l’embauche de seniors, comme nous l’avons déjà évoqué, nous déplorons l’absence de la moindre référence au dialogue social, aux instances représentatives du personnel et aux élections professionnelles qui devraient se dérouler en fin de cette année. Il sera inutile dans ces conditions de faire semblant de déplorer le fort taux d’abstention que nous pourrions constater dans quelques mois ! Cet oubli s’avère d’autant plus fâcheux que nous sommes souvent, sinon à l’origine tout au moins largement promoteurs de thèmes et réflexions que s’accaparent et déclinent ensuite notre Codir. Rendre de temps en temps à César ce qui lui revient lui serait particulièrement agréable. Il vous en saura gré.

Enfin, et ce sera notre mot de la fin dans l’immédiat, pourquoi ne pas avoir évoqué les raisons d’une sous-représentation des cadres lors de la prochaine mandature alors qu’i n’ont jamais été aussi nombreux à vouloir s’exprimer et à se prononcer en notre faveur ? Pourquoi avoir drastiquement limité leur représentation alors qu’ils ont plus que jamais besoin d’être compris, entendus, représentés et valorisés ? De quoi veut-on les punir ou pourquoi voudrait-on les entendre moins ? Voilà qui aurait pu alimenter un débat passionnant et animé…

8 Commentaires

  1. Mais ou est passé Arthur ? Souvenez vous Arthur le fils de Christophe CATOIR, si fier du métier de son Papa. Et bien visiblement Arthur a grandi il ne s’intéresse plus au métier de son Papa, ou il ne rêve plus de venir travailler chez Adecco. C’était le bon vieux temps ou en rentrant du Kick Off on avait la pêche, envie de tout défoncer, et de gagner le Challenge. Ce n’est plus Arthur qui rythme nos Kick-Off mais des “MINI Moi’s”, des “Moi-Je” avec de l’ambition et “Une Promesse qui doit être NOTRE engagement” Trop fort ! Des “Mini Moi’s” avec de maxi chiffres de l’Intelligence Artificielle, mais pas de cœur dans leurs discours, ni d’émotion. Normal que le doute et les questions envahissent nos esprits tel un Tsunami quelques jours après ce Kick Off. A nous de ne pas tanguer, de nous auto-motiver et gérer comme d’habitude en espérant des lendemains meilleurs ou en allant voir ailleurs ce qui ce passe…

  2. Notre investissement est attendu mais avec quoi à la clé mis à part espérer gagner autant que l’année dernière, ce qui est loin d’être gagné

  3. Même si la fête était belle et que le retour en agence est difficile pour les cadres et autres présents à ce Kick OFF que doivent dire les CHAFF CR Attaché co et autres non invités à cette soirée . Le retour en agence n’est pas difficile car nous ne sommes pas partis nous auront nous juste un Kick off sans soirée juste le plaisir de faire un aller retour dans la journée (avec en plus un temps de travail allongé et non rattrapé) Bref pour nous les petites mains rien de rien comme chaque année nous avions au moins eu il y a qq années de vrais soirées (simplement passer une soirée OFF entre collègues) Il est bien loin l’esprit Adecco ou tout le monde était invité ensemble maintenant c chacun de son côté …bel esprit collaboratif bel esprit du entre nous bel esprit individualiste pour une société qui se veut vouloir être un exemple . le bien vivre c juste dans les formulaires et les beaux textes

  4. je suis DA chez SOLUTIONS depuis 15 ans et franchement je suis sorti de là DEPITE, limite j’avais HONTE de travailler chez SOLUTIONS !! aucune valorisation du réseau, aucune valorisation du travail réalisé cette année, limite Solutions était un intrus dans ce Kick off hallucinant et lunaire et en complet décalage avec la réalité de ce que nous vivons,
    information à sens unique !!! information lunaire de la direction UN CIRQUE, UN SKETCH ! franchement je me suis demandé si on était dans la même entreprise,
    aucune solution aucune prise en compte, bref je pense que ceux qui préparent ce KOFF depuis des mois devraient passer un peu de temps dans les agences pour connaitre la réalité du terrain et en particulier vivre avec nos équipes agences, bref je suis dégouté

  5. Le show était sympa mais rien ou presque rien sur le fond. Faut prendre des clients et des pdm et encore des clients et des pdm et c’est tout

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