La mobilisation de la CFE-CGC en intersyndicale en faveur des salaires commence à faire bouger les lignes chez Manpower France. Le point avec Pierre Personne (photo ci-contre), délégué syndical central adjoint CFE-CGC.

Après la grève du 5 mars 2024, peut-on parler de succès pour les salariés de Manpower France ?

On peut parler de succès de la mobilisation puisque la grève a été suivie par 587 salariés permanents sur 3 500, soutenus par de nombreux salariés intérimaires et en CDI. La pétition que nous avons lancée pour protester contre l’échec des négociations annuelles obligatoires (NAO) sur la rémunération a rassemblé 1 429 signatures. Au nom de la CFE-CGC Manpower et des autres organisations syndicales représentatives (UNSA, CFTC, CGT, CFDT) agissant en intersyndicale, j’en profite pour remercier l’ensemble des salariés grévistes et ceux qui ont soutenu le mouvement en signant la pétition. Il est toutefois trop tôt pour parler de succès de nos revendications.

Quelles sont-elles ?

Pour contrer la décision unilatérale de la direction de distribuer une enveloppe de 3 % de la masse salariale en augmentation individuelle aux salariés permanents à partir du 1er juillet 2024, nos revendications sont les suivantes :

  • Une enveloppe d’augmentations de 4 % de la masse salariale, applicable au 1er mars 2024 avec un minimum de 3 % d’augmentation générale.
  • La modification du système de primes qui compterait désormais un palier de 500 euros pour 5 ans d’ancienneté et de 1 000 euros pour 10 ans d’ancienneté ainsi que le paiement de la prime d’ancienneté de 5 ans aux salariés ayant entre 6 et 9 ans d’ancienneté au 1er mars 2024.

Où en est la négociation actuellement ?

Elle est un peu interpénétrée, si je puis dire, avec celle sur le compte épargne-temps (CET) des intérimaires, le précédent accord tombant mi-avril 2024. Ce CET permet aux intérimaires d’y placer leurs indemnités de fin de contrat, soit 10 % de leur salaire brut. Cet argent bloqué leur rapporte 8 % d’intérêt. Mais surtout, il permet à l’entreprise d’optimiser le montant des allégements reçus. Le salaire étant amputé de ces 10 %, il est proche du SMIC et les allégements sont au maximum, ce qui constitue une aubaine pour une entreprise du travail temporaire comme Manpower.

En quoi cela concerne-t-il la NAO ?

Cela nous donne une sorte de levier. Nous savions que l’entreprise serait très gênée par le boycott de cette négociation qui les obligerait en cas d’absence de nouvel accord à payer les CET aux intérimaires (plusieurs millions d’euros) et lui ferait perdre une grande partie des allègements (là aussi plusieurs millions d’euros). Nous avons donc boycotté les séances de négociation prévues, notamment celle du vendredi 8 mars. Lundi 11 mars, la direction nous a envoyé un courriel pour nous indiquer qu’elle allait nous recevoir dans les prochains jours. Nous sommes donc dans l’attente et continuons d’espérer une sortie de crise positive.

Source : site confédéral CFE-CGC

8 Commentaires

  1. Les syndicats chez Manpower paraissent savoir travailler travailler ensemble ! Il faudrait que ceux chez Adecco sachent en faire de même

  2. Chez nous hormis la Cfe rien ne bouge. Pour preuve peu d’inspections Cssct réalisées sur la Loire-Atlantique. Une Dz qui se fait la malle. Des chiffres en chute libre. Des avantages Cse qui n’existent plus. Bref où sont les autres syndicats ? Profitez bien dans moins d’un an on vote.

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