Vingt ans après les faits, le groupe Adecco vient d’être condamné pour “discrimination à l’embauche et fichage à caractère racial” et il lui en coutera 50 000 euros d’amende. Pour leur part, les deux ex-directeurs d’agence ont été condamnés à 10 000 € dont 7000 avec sursis, soit au final 3000 euros. Il aura donc fallu l’espace d’une génération à la justice pour accoucher de pareille décision et si l’on nous rappelle souvent qu’il ne faut pas confondre vitesse et précipitation, observons ici qu’il n’y eut ni l’une, ni l’autre. Au-delà des explications sur la surcharge des prétoires ou les sous-effectifs, le rythme de la justice demeura longtemps encore un sujet un peu mystérieux pour le commun des mortels.

Sans connaitre précisément la réalité des faits et des responsabilités, rappelons simplement qu’il s’agit de faits vieux de 20 ans dont certains titres de presse viennent de faire leur une sans se soucier des conséquences sur la paix sociale, ni des efforts fournis au quotidien sur le sujet par les équipes. Résultat : des manifestations d’agressivité dont ont été victimes ces derniers jours nos collègues cadres et, en première ligne, leurs équipes. Les uns comme les autres n’ont pas vocation à se faire insulter pour des faits vieux de deux décennies et n’ayant plus cours de nos jours. De plus, compte tenu du turnover, pratiquement plus aucun contemporain de cette affaire n’est encore présent dans l’entreprise.

Alors, les insultes et les courriels menaçants : basta !

Citons quand même une perle parmi les message reçus :

“Bonjour Mr ………,
alors sac à merde d’Adecco vous avez été condamner pour racisme alors que vous lécher le cul des a….., voir MOMO …….. de …………….(ville)
c’est injuste
bonne journée FDP”

Voilà le genre de message que peut générer la situation. Que préconiser à part la sécurisation des équipes et le don d’un Bescherelle à notre littérateur ? Que compte mettre en œuvre l’entreprise pour rassurer et valoriser les équipes qui s’efforcent quotidiennement et avec intégrité dans un contexte souvent difficile ? Elles n’ont pas à payer le prix de (rares) erreurs du passé.

8 Commentaires

  1. Et la direction qui n’en parle pas. La communication de crise c’est important pour aider les agences à traiter non? Et ça aide la marque employeur

  2. J’ai été Directeur de 2 sites BTP et je vous assure que dans mes valeurs et les valeurs du groupe, je n’ai jamais accepté avec mes Collègues, la #DISCIMINATION.
    Quand on met en avant des candidats auprès de nos Clients/Partenaires, c’est notre rôle de considérer la personne et non pas une couleur de peau, une taille ou quoi que ce soit d’autre! 💪

  3. J’ai travaillé pour cette firme et je peux vous dire qu’elle habrite pas mal de fachos !
    J”ai vu des actes racistes de RR lors de recrutements et entendu des blagues sur les étrangers venant de DZ et DA pensant être dans leur salon le dimanche…
    Je ne vous parle pas non plus des postes refusés aux permanents au nom à consonance étrangère dont les entretiens furent excellents et octroyés à d’autres qui n’avaient pas les competences mais un nom bien local…. Bizarre Non ???
    Ne pas oublier que des plaintes ont été étouffées en interne où certaines DO se retrouveraient en procès chaque année !!!
    Cette condamnation est réelle, elle est le résultat de tous ces agissements.

  4. Ce sont les entreprises utilisatrices qui valident les candidats et dont à elles d’être condamnées ….. j’ai pour ma part déjà du recadrer certains clients sur le sujet et leur dire je ne peux pas entendre que vous soyez discriminant n’était pas un soucis … au risque bien sûr de le perdre

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